Coup de théâtre au tribunal de première instance de Labé ce jeudi 16 octobre. Aïssatou Diallo, la jeune fille qui avait accusé son père biologique, Mamadou Oury Diallo, de viol et d’avoir provoqué sa grossesse, a surpris l’assistance en revenant sur ses déclarations. Après sept mois de détention injuste, le sort de son père se clarifie enfin.
Revenue récemment de Mauritanie, Aïssatou Diallo a reconnu devant le juge avoir menti. Elle a expliqué avoir faussement accusé son père de sa grossesse, provoquant ainsi l’incarcération injustifiée de celui-ci.
Le vendredi 10 octobre 2025, le tribunal criminel de Labé avait ouvert le dossier du ministère public contre Mamadou Oury Diallo, né en 1980 à Matakaou (préfecture de Koubia), domicilié à Lariya. Âgé de 45 ans, marié et père de six enfants, il était poursuivi pour séquestration et viol au préjudice de sa fille, Aïssatou, 18 ans, qui aurait ensuite contracté une grossesse.
Appelé à la barre, le père avait fermement nié les faits.
« Ma fille était en Mauritanie dès l’âge de 10 ans et n’est revenue qu’à 18 ans. Nous avions convenu qu’elle passerait un mois chez un voisin marié, Abdoulaye, qui avait deux femmes, car je n’ai qu’une seule case où je dors avec ma femme et nos cinq enfants. Au départ, je lui donnais un peu d’argent pour du crédit, mais ensuite elle avait ses propres ressources et ne me demandait plus rien. On m’a même dit qu’elle sortait et rentrait à minuit. Même en Mauritanie, elle n’était pas toujours sous contrôle », avait-il expliqué.
Il avait poursuivi : « Quelques jours plus tard, j’ai appris auprès de ma femme et des voisines qu’elle était enceinte. Très en colère, je l’ai punie par quelques coups, mais je n’ai jamais violé ma fille et je ne suis pas l’auteur de cette grossesse ».
Lors de l’audience précédente, Aïssatou avait maintenu ses accusations contre son père.
« C’est moi qui ai porté plainte contre Mamadou Oury Diallo pour m’avoir violée et mise enceinte. Le jour des faits, il m’a appelée dans sa case et m’a ordonné de me déshabiller. J’ai refusé, mais il m’a menacée avec un couteau et a fait ce qu’il voulait », avait-elle affirmé.
Mais ce jeudi, le tribunal a été le théâtre d’un retournement spectaculaire. Aïssatou Diallo est revenue sur ses accusations.
« Ce que j’avais dit, que mon père m’a violée et mise enceinte, n’est pas vrai. Je demande pardon pour l’avoir accusé à tort. Je n’ai jamais eu de relations charnelles avec mon père », a-t-elle déclaré, provoquant stupéfaction et émotion dans la salle.
L’affaire avait été suspendue jusqu’à l’accouchement pour permettre la réalisation d’un test ADN. Mais ce jeudi, Aïssatou a dévoilé l’identité du véritable père de son enfant.
« Le père de mon bébé s’appelle Abdourahmane, alias Bir, mais il a nié la grossesse. Les discussions continuent entre nous », a-t-elle ajouté.
Ce revirement met fin à un long suspense judiciaire et éclaire d’une toute nouvelle lumière cette affaire qui avait profondément secoué Labé.
Siby