À l’occasion du premier anniversaire du drame du 1er décembre 2024, les organisations de défense des droits de l’Homme de la Guinée forestière ont exprimé, ce lundi, leur profonde indignation face au silence prolongé des autorités judiciaires. Réunis au stade du 3 Avril de N’Zérékoré, théâtre de la tragédie, lors du tournoi de football doté du trophée Général Mamadi Doumbouya, les membres du Collectif ont livré une déclaration choc devant la presse locale.
Ils ont rappelé que les événements du 1er décembre 2024 avaient fait plus d’une centaine de morts, une dizaine de disparus et d’importants dégâts matériels, une catastrophe dont les plaies restent encore béantes dans la région.
Le Collectif affirme avoir déposé, le 10 mars 2025, une plainte au nom des victimes contre les organisateurs du tournoi en cause et leurs complices pour meurtres, homicides involontaires, coups et blessures volontaires, recel de cadavres, entre autres.
« Depuis ce jour, le procureur de la République près le TPI de N’Zérékoré n’a donné aucune suite. La même plainte réitérée devant le procureur général de la Cour d’appel de Kankan est restée sans réponse », lit-on dans la déclaration.
Face à l’inaction des autorités, les victimes ont été contraintes de saisir le juge d’instruction du TPI de N’Zérékoré par une plainte avec constitution de partie civile, ce qui a nécessité le paiement d’une caution de 20 millions GNF. Une somme réunie grâce à des donateurs compatissants, précisent les organisations.
Un an après la tragédie, le Collectif déplore qu’aucune action judiciaire sérieuse n’ait été entreprise pour identifier et interpeller les présumés auteurs et leurs complices.
Dans un ton ferme, les défenseurs des droits humains dénoncent « le laxisme » du ministère de la Justice, notamment du procureur général près la Cour d’appel de Kankan et du procureur de la République près le TPI de N’Zérékoré.

Ils condamnent vigoureusement cette inertie et appellent les autorités à agir sans délai.
« Nous exhortons le ministère de la Justice, par le biais du procureur de la République près le TPI de N’Zérékoré, en sa qualité de gardien de la loi et garant de l’ordre public, à engager ou faire engager des poursuites contre les présumés auteurs. La justice doit être rendue pour une paix durable et harmonieuse en Guinée », conclut la déclaration.
Pour rappel, ce drame a fait une soixantaine de morts, selon le gouvernement, les organisations de défense des droits humains évoquent plutôt un bilan lourd : plus de 150 morts, des blessés et des disparus lors d’une bousculade.
Foromo Fazy Béavogui, depuis N’Zérékoré


