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JOURNÉE MONDIALE DE LA SANTÉ MENTALE 2021 : « Prenons le temps de l’écoute et du soutien »

Le 10 octobre sera célébrée l’édition 2021 de la Journée mondiale de la santé mentale. Soutenue par l’Organisation des Nations Unies, l’initiative vise à sensibiliser le public aux problèmes de santé mentale dans le monde.

Placée sous le thème central de « La santé mentale dans un monde inégal », cette édition est l’occasion de rappeler que personne ne doit être laissé pour compte, mais aussi celle de travailler à l’unisson pour la mise en place d’un cadre sanitaire efficace permettant à chaque individu de bénéficier d’un soutien en matière de santé mentale et psychosocial en cas de besoin.

Comprendre les aspects psychosociaux liés au retour et à la réintégration dans le contexte migratoire

Pour les migrants de retour que nous sommes, le retour au pays après un voyage migratoire qui n’a pas abouti au résultat souhaité peut déclencher différentes réactions psychologiques et engendrer divers comportements. Parfois perçue comme un processus facile, la phase du retour, qui intervient le plus souvent après des mois d’expériences pénibles est aussi compliquée que le parcours vers l’Europe. Parmi nos pairs, nombreux sont ceux qui rentrent en Guinée avec un sentiment de tristesse et d’amertume. Ils partent pour soutenir leurs familles en difficulté, malheureusement ils reviennent après avoir dépensé beaucoup plus de ressources.

Aux difficultés psychosociales qui entravent le processus de réintégration, comme brièvement mentionné ci-dessus, peuvent s’ajouter les conséquences sur la santé mentale liées à l’exposition à une adversité extrême. Par exemple, les migrants d’Afrique de l’Ouest et du Centre se dirigeant vers l’Europe par les routes méditerranéennes sont confrontés souvent à des circonstances extrêmement difficiles et à des facteurs de stress intenses. Dans certains cas, ils peuvent avoir été soumis à des violations flagrantes de leurs droits fondamentaux, notamment la torture, l’esclavage, les violences sexuelles, le travail forcé, la détention, l’exploitation par leurs ravisseurs et les trafiquants.

« Je suis revenu en Guinée complètement anéanti par tout ce que je venais de vivre dans mon périple, j’ai fait l’Algérie, le Maroc et la Libye. Les séances de tortures dont j’ai fait l’objet, les injures qui ont été proférées à mon égard et les humiliations que j’ai subies m’ont fait perdre tout espoir. J’en garde une large cicatrice sur mon visage. Je voulais que personne ne sache mon histoire, que personne ne sache que je suis un retourné. Je voulais tout simplement me murer dans le silence », témoigne Elhadj Mohamed Diallo, Président de l’Organisation Guinéenne pour la Lutte contre la Migration Irrégulière (OGLMI).

Organisation d’une série d’activités de sensibilisation et de soutien

Pour faire face aux conditions particulièrement difficiles décrites plus haut et soutenir nos pairs qui traversent des périodes pénibles, nous organisons à partir du 10 octobre 2021, dans plusieurs villes de Guinée (Boké, Labé, Kankan, Mamou, N’Zérékoré et Conakry), avec l’appui de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) une série de séances d’écoutes. Celle-ci permettrons aux migrants de retour qui le souhaitent, ainsi qu’aux proches de personnes migrantes éprouvées par le départ de l’être aimé, de parler de leurs expériences et préoccupations, à des personnes dans la même situation, sous la supervision de professionnels de la santé mentale et du soutien psychosocial.

Ces séances d’écoute seront couplées d’une mini-campagne numérique initiée à des fins d’information sur les problèmes de santé mentale en Guinée, de promotion des discussions ouvertes sur les maladies et de plaidoyer en faveur d’investissements dans les services de prévention et de traitement. Ici, il s’agira principalement de témoignages authentiques de migrants de retour, de messages d’information sur la prise en charge des problèmes de santé mentale dans notre pays et d’appels à la non-stigmatisation des personnes nécessitant un soutien psychosocial.

Les activités communautaires et les actions d’information et de sensibilisation que comporte la présente campagne s’inscrivent dans une continuité des initiatives entreprises jusque-là par l’agence des Nations Unies chargée des migrations. Financées à travers le projet Migrants as Messengers (MaM) elles s’alignent sur la campagne régionale pilotée par le bureau régional de l’OIM en Afrique de l’Ouest et du Centre. Elles se veulent également une réponse à l’appel lancé par le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, qui rappelle que « Dans le monde, près d’un milliard de personnes vivent avec un trouble mental. Toutes les 40 secondes, quelqu’un se suicide. Et la dépression est désormais reconnue comme l’une des principales causes de maladie et d’invalidité chez les enfants et les adolescents ».


Pour avoir plus d’informations sur cette initiative ou pour y contribuer, vous pouvez consulter les pages Facebook de l’OGLMI, et de l’OIM en Guinée. Vous pouvez aussi trouver plus d’informations sur le projet MaM sur le site internet dédié.


Les volontaires du projet MaM en Guinée

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