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GOUVERNEMENT DE TRANSITION : quelles sont les attentes des Guinéens ?

Après la nomination du nouveau premier ministre et la publication de l’ossature du gouvernement, les Guinéens attendent avec une certaine impatience la nomination des différents ministres. Au-delà de son impressionnant CV et de sa riche expérience, certains vont d’ailleurs jusqu’à suggérer que c’est sur la composition de ce gouvernement que le nouveau PM, Mohamed Béavogui sera véritablement jugé. Mais quel type de gouvernement, les Guinéens veulent-ils en réalité ? Autrement, quels sont les critères qu’ils s’attendent à retrouver dans ce nouveau gouvernement ? La rédaction de Ledjely a posé la question et nous proposons ci-dessous la synthèse des réponses que nous avons récoltées.

D’ores et déjà, au sein de l’opinion publique, on s’accorde à reconnaître que l’effectif du prochain gouvernement – 25 ministres et 2 secrétariats généraux – est raisonnable. Surtout par rapport à celui du gouvernement dissout du premier ministre, Ibrahima Kassory Fofana qui était composé de 36 ministres et de deux secrétaires généraux. « On aurait même pu se situer en déca de 25 ministres, en fusionnant au moins deux des ministères en charge de l’éducation et en adjoignant le ministère de la pêche à celui de l’agriculture et de l’élevage », estime tout juste un citoyen. Mais en définitive, lui-même dit se satisfaire de l’ossature qui a été rendue publique.

Une dose de jeunesse

Outre le critère du nombre, les Guinéens souhaitent un gouvernement avec des ministres plutôt jeunes. La jeunesse étant synonyme, selon Abdoulaye Sacko, de « dynamisme et d’efficacité dans la gestion des affaires de l’Etat ». Ce pari pour la jeunesse cache également un désir de changement et de rupture avec des pratiques qu’on associe très souvent à une certaine génération d’administrateurs et de gestionnaires en Guinée.

Des ministres compétents

Si on réclame des ministres jeunes, tous les jeunes ne sont pas pour autant éligibles. Ceux qu’on attend de voir dans le gouvernement de transition doivent en outre satisfaire à la condition de compétences. Ils doivent parfaitement maîtriser le domaine qui leur sera confié et devront être opérationnels, aussitôt après la prise de fonction. Cela nécessite qu’ils aient une expérience pratique avérée. « Il est impératif que ce futur gouvernement soit composé des gens dynamiques et compétents, car il faut d’abord poser les bases allant dans le sens des reformes de notre administration, la lutte contre la corruption, sans oublier la continuité dans la gestion des affaires courantes de l’Etat. A cela, il faut ajouté l’amélioration des conditions de vie des Guinéens », dit à ce sujet Mariam Baldé, sociologue.

De nouvelles têtes

Jeunes et compétents, mais aussi relativement nouveaux. Les Guinéens qui chantent le slogan du changement depuis plus d’une vingtaine d’années, voudraient voir celui-ci enfin advenir. Ils sont même nombreux à prier pour que le nouveau soit incarné dans le prochain gouvernement. En cela, ils accueillent plutôt favorablement du président de la Transition de ne pas « recycler ». Bien sûr, ils ne vont pas jusqu’à exiger que tous les prochains ministres soient de parfaits inconnus du grand public. Mais ils apprécieraient que ce ne soient pas des cadres ayant déjà fait l’objet de controverse dans une gestion précédente. « Avec du sang neuf, c’est-à-dire des cadres compétents, intègres et ayant les mains propres, le président de la Transition pourrait être capable de trouver des solutions à la crise que traverse actuellement la Guinée », pense Mohamed Soumah.

Un gouvernement représentatif de toutes les sensibilités

La promesse du colonel Mamadi Doumbouya de constituer un gouvernement d’union nationale est plutôt bien accueillie au sein de l’opinion publique guinéenne. En raison d’un climat de méfiance longtemps entretenu entre les acteurs politiques guinéens d’une part, et de l’autre entre les différentes communautés ethniques, on s’attend à ce que le prochain gouvernement soit le creuset de la Guinée plurielle. Bien sûr, les 27 cadres qui seront choisis ne sauront représenter tous les partis politiques, toutes les organisations de la société civile et toutes les ethnies du pays. Mais l’effort d’implication de tout le monde sera certainement apprécié des Guinéens. « Il nous faut un gouvernement de salut public où toutes les forces vives doivent se sentir associées », préconise Soua Mamy. Espérant qu’avec le prochain gouvernement, la Guinée saura tourner le dos aux « procès » et aux « polémiques politiciennes », elle croit fermement aux vertus d’un gouvernement d’union nationale. « Si nous faisons le bilan des expériences des pays africains qui ont adopté cette approche de gouvernement d’union nationale, on se rend compte qu’ils se sont démarqués des autres », dit-elle, à l’appui de sa proposition.

André Tolno

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