Fodé Bangaly Camara est encore dans la vingtaine, mais les faits qui lui sont imputés sont plutôt graves. En effet, à croire l’Office de protection du genre, de l’enfance et des mœurs (OPROGEM), ce jeune résident dans un quartier de la banlieue de Conakry, dissimulant son identité via différents profils sur Facebook, appâterait des femmes et des filles, qu’il soumettrait ensuite à un chantage, pour les contraindre à coucher avec lui. Présenté à la presse ce mardi 2 novembre, il n’a eu aucune gêne à reconnaitre les faits devant la presse.
Selon le commissaire Ibrahima Henry Facques, chef du département protection ‘’Genre et Enfance’’ de l’OPROGEM, Fodé Bangaly Camara dispose à lui seul de trois faux profils sur Facebook. Il « se fait appeler sur les réseaux sociaux Mohamed Canadien Condé, Ibrahima Camara, mais aussi Star Boy Fodé », précise le commissaire. Et son stratagème consiste à proposer le mariage aux filles ou femmes qui le suivent via ces trois faux comptes. « Pour un premier temps, il entretient des relations amicales avec vous, mais aussi vous rassure et vous promet le mariage. Il vous envoie de l’argent de temps à autre. Mais par la suite, il vous demande de lui envoyer votre photo à l’état intime », détaille le commissaire.
Et quand il a la photo de sa correspondante, nue, c’est parti pour une opération manipulation. « Aussitôt qu’il a ces photos avec lui, il commence à te dire que dans leur famille, la coutume voudrait que lorsqu’une fille doit épouser le grand-frère, elle doit au préalable coucher avec le petit-frère. Et que c’est à cette condition seule que les parents consentent bénir le mariage », précise encore le commissaire de l’OPROGEM. De fait, sur un de profil, il passe pour le grand-frère qui réside au Canada. Et sur un autre, il se fait passer pour le petit-frère résidant à Conakry avec qui la fille ou la femme est censée coucher, pour pouvoir épouser celui qui vit au Canada. Et si cela ne fonctionne pas, il passe au chantage, en menaçant de divulguer les images indécentes de sa proie.
Et selon le commissaire, il y en a bien sûr qu’il a contraintes à coucher avec lui. Malheureusement pour lui, sa dernière cible a eu le réflexe d’interpeller les services compétents. Ces derniers, en complicité avec elle, ont monté un guet-apens qui a permis de lui mettre la main dessus. Et tout de suite, il s’est mis à table. Sur la base des messages et images saisis retrouvés dans ses appareils, les enquêteurs estiment ses victimes à une « trentaine de femmes parmi lesquelles des mariées ».
Balla Yombouno