Le ministre de l’enseignement technique et de la Formation professionnelle a effectué ce mercredi 03 novembre une visite de prise de contact dans les institutions d’enseignement technique relevant de son département. Objectif, toucher du doigt les réalités sur les fonctionnements de ces institutions et les difficultés auxquelles elles sont confrontées.
Au centre de formation professionnelle de Ratoma, les 630 élèves répartis dans les filières de maçonnerie, électricité bâtiment, la plomberie sanitaire, la chaudronnerie, étudient dans les conditions extrêmement difficiles à cause de la vétusté des équipements, des infrastructures qui ne répondent plus aux normes. Dans les salles de classes, on remarque une pléthore d’élèves, un mobilier défectueux.
Elhadj Abdoulaye Guissé, directeur du centre de formation professionnelle de Ratoma explique : » dans ce centre nous avons d’énormes difficultés. La première grande difficulté c’est la vétusté des infrastructures. Nous sommes en manque d’équipements, de mobiliers, nous sommes en manque de personnel enseignant, pour la raison bien simple que le personnel enseignant que nous avons est vieux, beaucoup sont décédés, certains sont affectés d’autres ont été retraités, certains sont malades et invalides. Mais une solution de recharge a été proposée en nous envoyant des jeunes qui ont postulé pour l’enseignement…«
Après celui de Ratoma, le ministre et sa suite se sont rendus au CFP de Donka, là également il a eu à visiter plusieurs salles de classes. Les mêmes constats sont observés au CFP de Donka mais, le plus déplorable était l’état dans lequel se trouvent les salles de classes de la filière électronique.
A l’entrée de ce centre, le visiteur est attiré par un espace vide avec des toiles d’araignées, suivi d’un couloir qui ressemble à la rentrée d’une prison.
Dans la première salle, on n’y voit un bureau vétuste, ensuite un passage d’eau qui ressemble à un caniveau. Quant aux tables bancs, ils ressemblent aux box des accusés d’un tribunal.
Même constat dans les autres salles où on aperçoit un grand tuyau d’évacuation d’eau. Nous sommes bien dans l’une des salles de la filière électricité.
Au fond de la salle, une ancienne armoire non fonctionnelle ressemblant étrangement à des toilettes. Tout sauf des salles où on forme des futurs cadres. Difficile de suivre les cours dans ces conditions : en hivernage le toit coule comme un robinet et en saison sèche il fait très chaud.
Partout dans ces salles, les élèves se plaignent des mauvaises conditions d’apprentissage.
Prenant la parole, le Ministre Alpha Bacar Barry ne manqua pas d’exprimer son étonnement : « C’est à la fois un constat alarmant mais plein d’espoir, nous avons vu des écoles qui avaient de l’infrastructure mais pas de contenu. Nous avons vu des écoles qui avaient du contenu mais pas d’infrastructures, nous avons vu des écoles qui sont complètement agressées par les populations et par les particuliers. Nous avons vu des étudiants plein d’espoir, très courageux pour travailler et étudier dans les conditions difficiles qui ont envie d’apprendre, c’est ça qui nous donne de l’espoir. Nous avons vu un personnel enseignant, dévoué, mais vieillissant. Des élèves assoiffés de savoir mais qui manquent de la formation souhaitée . Nous avons vu des ateliers qui sont équipés mais qui n’ont pas de matière d’œuvre, nous avons vu des équipements qui sont vraiment vétustes. Nous avons vu des salles de classes choquantes. Mais nous avons échangé avec des gens plein d’espoir et c’est ce qui nous motive. Je crois que très prochainement à l’issue d’une concertation avec l’ensemble des cadres et encadreurs de mon département, nous envisagerons des mesures correctives selon les priorités et en fonction d’un calendrier bien défini. Et nous sommes passés dans les écoles pour une main d’œuvre qualifiée, il va falloir un peu plus ce que nous avons vu et c’est sur ça que nous allons travailler dans les prochains mois ».


Balla Yombouno