Le parquet spécial de la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) était ce mardi, 15 mars 2022, devant les médias pour apporter des précisions sur certains dossiers déjà mis à sa disposition. Le point de presse s’est tenu dans la salle de conférence du ministère de la Justice et des Droits de l’homme.
Dans sa communication, le procureur de la CRIEF a éclairé la lanterne des médias sur la question de savoir pourquoi Tibou Kamara a été placé sous contrôle judiciaire alors que les autres, M. Ismael Dioubaté et Dame Evelyne Mansaré, inculpés dans le même dossier devant la CRIEF sont détenus. Mais avant, Aly Touré, le procureur spécial de la CRIEF est revenu sur le fonctionnement de cette juridiction. « C’est un dossier que le parquet a reçu du Tribunal de première instance de Kaloum. L’ordonnance qui a créé la Crief a dit que lorsque des dossiers relevant de la compétence de la Crief sont pendants devant les juridictions des droits communs sur réquisitoire du procureur de ce tribunal, les dossiers sont transmis au parquet pour être traités au même niveau de jugement. C’est à dire, si c’est au niveau du jugement, ça vient directement au parquet, quand c’est au niveau de l’instruction ça va directement au niveau de la Chambre d’instruction de la Crief, et quand c’est au niveau des appels, ça va directement devant la Chambre des appels. Quand c’est au niveau de jugement au niveau des juridictions des droits communs quand ça vient à la Crief ça continue à la chambre de jugement. C’est l’équivalence établie entre les juridictions des droits communs et la Crief pour cette phase transitoire », a-t-il expliqué.
Sur le dossier donc d’Evelyne Mansaré, Tibou Kamara et Ismael Dioubaté, le procureur a expliqué qu’il est venu à la phase de l’instruction. « Nous avons saisi la Chambre de l’instruction qui les a interrogés en première comparutions et les a inculpés. En fonction des réalités du dossier, la chambre a estimé que M. Tibou Kamara devait être placé sous contrôle judiciaire compte tenu des charges qu’ils ont constatées dans le dossier. Ismael et Evelyne ont été placés sous mandat. Dans la demande de notre réquisitoire que nous avons formulée devant la Chambre de l’instruction, nous avons dit que ces trois devaient être détenus de façon préventive. Mais les magistrats de siège sont indépendants, ils ne sont pas liés par ce que nous leur demandons. Ils peuvent aller dans le sens de notre demande tout comme ils peuvent prendre le contrepied. C’est ce qui s’est passé. Nous n’avons pas d’ordre à donner à la Chambre de l’instruction. C’est elle qui a estimé que Tibou devait être placé sous contrôle judiciaire et les deux autres en détention », a-t-il expliqué.
Balla Yombouno