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MALI : qui pour stopper la surenchère destructrice ?

La crise multidimensionnelle à laquelle fait face le Mali voisin a certainement franchi un nouveau palier ce dimanche 15 mai 2022, avec la décision de retrait du pays de l’organisation régionale du G5 Sahel, que les autorités de la transition ont rendue publique. Bien sûr, cette décision fait office d’un nouvel épisode du feuilleton portant sur la brouille diplomatique entre Bamako et Paris. Mais elle nécessite que le continent africain prenne l’exacte mesure de la situation. Bien évidemment, le Mali en premier. Mais le reste du continent ensuite. Dans le contexte de la défiance à laquelle font face les institutions et les dirigeants du continent, laisser les uns et les autres poursuivre dans la logique de la surenchère actuelle, pourrait ruiner les maigres acquis que l’on avait réussi à engranger. Nos institutions nationales et régionales ne sont certes pas sans reproches. Pour autant, la solution n’est pas de tout remettre à plat. De part et d’autre, on doit savoir se remettre en cause et s’ajuster en conséquence.

Point n’est besoin de s’attarder sur les raisons qui pourraient avoir conduit les autorités maliennes à prendre la décision visant à retirer le pays du G5 Sahel. Ces raisons tiennent en seul mot : l’extrémisme. Une logique de radicalité à laquelle toutes les parties prenantes à la crise malienne recourent sans cesse. D’un côté, les autorités maliennes. De l’autre, la CEDEAO, l’UEMOA et la France. Mais la situation a atteint un niveau de développement si préoccupant qu’il serait suicidaire de continuer à envisager les choses du point de vue l’observateur détaché. Avec sa décision prise hier, le Mali vient de signifier que la perspective de l’implosion des instances sous-régionales n’est plus qu’une vue de l’esprit. Aujourd’hui, c’est du G5 Sahel dont il est question. Mais demain, cela pourrait bien concerner la CEDEAO, l’UEMOA ou encore l’Union africaine. Or, avec la situation délétère qui prévaut dans la région ouest-africaine, le Mali pourrait bien faire des émules. D’où l’intérêt de se ressaisir et de ravaler fierté et égo, en vue de sauver ce qui peut l’être encore. Mais il n’y a plus de temps à perdre.

Tous les leaders africains doivent se sentir concernés. Ceux de l’espace ouest-africain et de la zone sahélienne en particulier. Des dirigeants politiques aux activistes de la société civile, en passant par le monde intellectuel. Tout le monde doit se mobiliser pour permettre d’arriver à une décrispation dans la crise malienne. Surtout, il ne sert à rien de souffler sur les braises en essayant de faire prévaloir l’avis d’une partie au détriment de celui de l’autre. Œuvrons à rapprocher les tenants des tendances divergentes. Ne soyons ni pro-français, ni pro-russes. Soyons pro-peuple malien, sauvons ce qui reste de la CEDEAO et de l’UEMOA. Abstenons-nous de mener des guerres par procuration. Le schéma qui voudrait que l’un triomphe de l’autre n’est pas une fatalité. Tout le monde peut et doit en sortir gagnant.

Boubacar Sanso BARRY

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