Suite à une manifestation sociale spontanée du mercredi 1er juin, consécutive à la hausse du prix du carburant, un jeune élève a trouvé la mort. Pour l’Organisation guinéenne de défense des droits de l’homme (OGDH), cette première victime sous l’ère CNRD est regrettable et ne laisse rien présager de bon pour les futures manifestations.
« C’est avec une grande consternation que nous avons appris cette tragique nouvelle. On en retient que la tragédie se poursuit dans notre pays, en dépit du fait qu’il y a eu un changement de régime. C’est assez regrettable qu’il y ait encore des morts d’hommes suite à des manifestations, c’est quelque chose que nous condamnons. Nous pensons qu’il faut absolument mettre la lumière sur ces évènements afin qu’il y ait la rupture en ce qui concerne le maintien d’ordre. Il n’est pas normal que dans un maintien d’ordre, les policiers ou gendarmes partent avec des armes létales. Je pense que cette mort est une mort de trop et nous sollicitons qu’il y ait une enquête là-dessus », a confié par téléphone à la rédaction de Ledjely.com Me Alpha Amadou Ds Bah, vice-président de l’OGDH.
Cette mort, la première suite à des manifestations sous la transition ne rassure pas non l’OGDH quant à la suite. « Cela ne rassure pas puisque cette fois-ci, il est question juste d’une manifestation spontanée et nous craignons qu’il y ait l’hécatombe quand il sera question des manifestations qui seront organisées par les partis politiques et la société civile », dit le responsable de l’OGDH. Et pour éviter cette sombre perspective, il préconise le dialogue. « Il faut absolument qu’il y ait un dialogue franc et sincère pour éviter toute manifestation dans notre pays. Mais il faut absolument que le droit de manifestation soit garanti conformément aux conventions internationales, que cela ne soit qu’un dernier recours mais qu’il soit quand même autorisé », recommande-t-il.
Elisabeth Zézé Guilavogui