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SOMALIE : les Shebab frappent à nouveau

Le bilan de plus de 100 victimes, du double attentat à la voiture piégée perpétré le samedi dernier à Mogadiscio, est bien sûr élevé. Quand plus d’une centaine de personnes perdent si gratuitement la vie, cela a certes de quoi révolter au plus haut point. Surtout si, au nombre de ces innocentes victimes, on a des femmes dont certaines avaient leurs enfants noués au dos. Mais en Somalie, ces images de corps déchiquetés, des morceaux de corps humains éparpillés à des mètres à ronde, d’immeubles et de bâtiments qui s’effondrent, engloutissant avec eux des destins entiers, on en a de plus en plus l’habitude. A des intervalles plus ou moins réguliers, les populations de ce pays, abonné aux crises et aux fléaux et oublié par tout le monde, ont droit à ces images de désolation et d’horreurs depuis une quinzaine d’années. En fait, depuis l’avènement des Shebab, ce groupe terroriste qui a germé sur les ruines de l’Union des tribunaux islamiques. Combattu et donné pour vaincu à plusieurs reprises, il renaît toujours d’entre les morts pour verser encore plus de sang et semer encore plus de terreur et de tristesse. Une résilience qui n’est pas sans lien avec le statut de ‘’cause perdue’’ que la communauté internationale semble avoir trouvé à la Somalie.  

Mode opératoire

Pour l’heure, il n’y a aucune revendication. Mais nul besoin d’une quelconque revendication pour savoir que cet autre attentat est l’œuvre des Shebab. Le mode opératoire en dit suffisamment. Les voitures bourrées d’explosifs, c’est un peu l’identité remarquable de ce groupe. En outre, le fait de cibler le ministère de l’Education rappelle également l’aversion classique que les Shebab ont toujours eue contre les étudiants n’évoluant pas sous leur obédience. Mais le plus préoccupant, c’est que le pays ne semble prêt à faire face à cette nouvelle montée en puissance du groupe. En effet, une semaine plus tôt, c’est à l’hôtel de la ville portuaire de Kismayo que les terroristes s’en étaient pris, faisant 9 morts et près d’une cinquantaine de blessés. L’attaque, lancée par l’explosion d’une voiture piégée, avait été poursuivie par trois assaillants retranchés à l’intérieur de l’hôtel. En août, c’est un autre hôtel situé dans la capitale Mogadiscio qui faisait également les frais de leur folie meurtrière. About d’un siège qui avait duré tout le week-end, les assaillants retranchés à l’intérieur de l’hôtel avaient occasionné la mort de 21 personnes et de plus d’une centaine de blessés. Il faut dire qu’il y a cinq ans, ce groupe était responsable de l’attentat le plus meurtrier jamais enregistré sur le sol africain, avec plus de 580 personnes tuées.

Capacité de nuisance intacte

C’est après l’attaque contre l’hôtel de Mogadisico que le président de la Somalie, Hassan Cheikh Mohamoud, avait promis la « guerre totale » contre le groupe des Shebab. Mais visiblement, cela n’est pas allé au-delà des menaces. En tout cas, les opérations militaires que les services de sécurité et les milices claniques disent avoir lancées dans le centre du pays, ne semblent pas avoir affecté la capacité de nuisance des djihadistes. En témoigne le carnage occasionné le samedi dernier dans la capitale Mogadiscio. On s’était manifestement trop tôt réjoui d’avoir repoussé les terroristes hors des grandes agglomérations. Si l’on n’y prend garde, ils pourraient très vite réoccuper ces grandes villes. D’autant que, surfant sur la très sensible fibre nationaliste, ils savent habilement et opportunément tirer sur certains ressentiments découlant du contexte socioéconomique peu enviable du pays.

Somalie, un cas désespéré

Mais il faut se rendre à l’évidence. La Somalie n’est pas de taille à vaincre les Shebab. Fragilisé par des rivalités claniques et ne reposant pas sur un Etat digne de nom, le pays est en soi le symbole de la misère du monde, avec la famine qui y menace jusqu’à 300 000 âmes. Encore que ces multiples fragilités ne datent pas d’aujourd’hui. Elles remontent à au moins une trentaine d’années. Mais tout se passe comme si la débâcle de l’opération ‘’Restore Hope’’ avait provoqué une sorte de blocage au niveau de la communauté internationale. A tel point que la Somalie passe davantage pour un cas désespéré, contre lequel il n’y aurait pas de remède. Ainsi, avec des initiatives cosmétiques à l’instar de la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISON), on s’évertue à lui administrer des calmants, en attendant sa mort que tout le monde sait inéluctable.

Boubacar Sanso Barry

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