C’est une des tares relevées dans le sillage du déroulement du procès sur le massacre du stade du 28 septembre. Ces derniers jours en particulier, il a été souvent question d’allusions communautaristes. Au point que le bâtonnier de l’ordre des avocats est publiquement monté au créneau pour flétrir le comportement de certains de ses confrères qui n’hésitent pas à tirer sur la ficelle de l’ethnicisme.
Il faut dire que dans sa déposition, c’est Aboubacar Sidiki Diakité qui a plus d’une fois reproché à l’ancien président de la Transition, Moussa Dadis Camara, d’avoir eu des comportements à relents communautaristes. Et quand l’heure est venue de le contre-interroger, certains avocats de la défense, visiblement affectés par ces allusions, ont essayé de rendre coup pour coup. Une dynamique qui aurait pu déboucher sur un gros dérapage. Et c’est sans doute ce que le bâtonnier de l’ordre des avocats a voulu prévenir.
En tout cas, ce mercredi, à la reprise du procès, dans l’après-midi, Me Djibril Kouyaté a pris la parole, pour d’abord s’excuser, pour des « déclarations qui ont été faites ici et qui n’honorent pas le barreau de Guinée. Des déclarations qui ont été faites malheureusement par des confrères peut-être de façon inconsciente », dit-il. Dans la foulée, le bâtonnier sollicite quelques minutes, pour un entretien interne entre avocats. « Ce n’est peut-être pas pour rappeler les règles de déontologie, mais c’est pour que nous puissions nous parler entre nous. Parce que tous les propos ne sont pas bons à être tenus ici dans cette salle », précise Me Kouyaté.
Réitérant que les propos de certains avocats « ont choqué le barreau », le bâtonnier a également justifié l’entretien avec ses pairs pour que « plus jamais, ces genres de propos ne soient tenus dans ce prétoire entre nous ».
Peu après le retour de cet entretien, le procès a été renvoyé au 31 octobre prochain pour la suite des débats.
Fodé Soumah