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GUINEE : la CEDEAO désavoue le dialogue politique

Le camouflet est à la hauteur de l’effort que les autorités guinéennes avaient consenti pour faire reconnaître le cadre de dialogue inclusif inter-guinéen. Au terme de son 62ème sommet qui s’est tenu ce dimanche 4 décembre à Abuja, la conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO dit en effet que ce dialogue que pilotent les trois facilitatrices n’a rien d’inclusif. Ce qui, en d’autres termes, veut dire que l’initiative est entachée par l’absence notamment de Cellou Dalein Diallo, Sidya Touré et du Front national pour la défense de la constitution (FNDC). Le revers est d’autant plus cinglant pour le CNRD qu’en l’absence du consensus autour de la Transition, l’organisation sous-régionale ne s’est même pas donnée la peine d’examiner l’accord dynamique qui avait été récemment obtenu entre experts guinéens et ceux de la CEDEAO autour du chronogramme de Transition.   

L’offensive diplomatique du ministre des Affaires étrangères, Morissanda Kouyaté, n’y aura rien changé. En tout cas, la moisson est très en déca de ce qui était espéré. Les autorités guinéennes étaient particulièrement optimistes à propos de ce sommet-là. D’autant qu’elles pouvaient valablement surfer sur l’accord dynamique récemment conclu avec les experts de l’organisation sous-régionale au sujet du chronogramme. Par ailleurs, la déclaration publiée par l’ambassade des Etats-Unis à la veille de la cérémonie inaugurale du Cadre de dialogue inclusif inter-guinéen laissait croire qu’avec la communauté internationale, l’entente était cordiale. Surtout qu’à tout cela, on pouvait ajouter la présence de Yayi Boni, le médiateur désigné par la CEDEAO, à la cérémonie d’ouverture du cadre de dialogue. Bref, pour les autorités, il doit y avoir un parfum de désenchantement.

Parce que les conclusions du sommet sont aux antipodes de cette dynamique-là. L’amertume des autorités doit être d’autant plus grande qu’en déniant au dialogue piloté par Dr Makalé Traoré et Cie son caractère inclusif, les chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO accréditent la thèse de l’exclusion de ceux qui ne sont pas autour de la table. C’est là un désaveu évident. Au point que les chefs d’Etat de la sous-région sont allés jusqu’à proposer que le dialogue puisse se tenir dans un autre pays pour permettre à tout le monde d’y prendre part. On ne saurait être plus clair.

La réaction du colonel Mamadi Doumbouya, du CNRD et de l’ensemble du gouvernement sera particulièrement scrutée désormais. La fierté et le souverainisme chevillés au corps, choisiront-ils de se passer des exigences de la CEDEAO et poursuivre le simulacre de dialogue qui n’a plus aucune légitimité ? Emergera alors un nouveau bras de fer avec l’organisation sous-régionale dont pour l’heure, personne ne peut déterminer l’issue. Ou bien opteront-ils pour la voie de la bonne foi et de l’humilité, en stoppant le semblant de dialogue qui a commencé le 24 novembre, afin de s’assurer de la participation de tous les acteurs sociaux et politiques, comme le sollicite la CEDEAO ? Pour cela, il faudra prier pour que les faucons qui sont légion ne l’emportent sur les colombes.

Boubacar Sanso Barry

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