Le district de Kompeta situé dans la sous-préfecture de Missira à environ 90 kilomètres du chef-lieu de la préfecture de Telimélé est une de ces zones oubliées de la République. Tout ou presque manque en effet : manque d’enseignants, de routes adéquates, de médecins, d’eau…notre reporter en séjour dans la localité a fait le constat.
Dans le domaine de l’éducation, le district de Kompeta incarne l’absence de l’Etat que les autorités guinéennes mettaient en évidence, à la suite de l’immersion gouvernementale d’il y a quelques mois. Pour la seule école primaire du district, il n’y a qu’un seul enseignant secondé par nécessité, par le directeur de l’école. « Moi je détiens la 3e année et la 4e année, mon directeur lui détient la 6e année et le 2e année », a soutenu Amadou Bah qui entretien un effectif de 57 élèves (3e et 4e années). L’instituteur a bien sa stratégie à lui pour dispenser les cours dans deux salles de classe. « Pendant que la 4e année est en train de faire la lecture silencieuse, j’entretiens la 3e année », explique-t-il.
Pour autant, Amadou Bah et le directeur ne peuvent pas à eux seuls combler tout le vide. « Il n’y a pas de 1ère et de 5ème année pour manque d’enseignants », reconnaît Amadou
En matière d’infrastructures de santé, le district de Kompeta ne dispose là aussi que d’un seul dispensaire construit depuis 1996 par une ONG. Pour plus de 1000 habitants, ce village ne peut compter en outre que sur seul médecin traitant. Et « il n’y a pas de sage-femme », a fait remarquer Abdoul Rahimi Diallo.
Réunis en association, les ressortissants de cette localité sont parvenus à construire un centre de santé dont l’équipement tarde toujours à être effectif. Raison pour laquelle ils sollicitent l’aide des autorités pour rendre opérationnel ledit centre, au grand soulagement du village et des villages environnants.
Eau, source de vie, dit l’expression populaire. Pourtant, à Kompeta, l’eau est une denrée rare. Le district ne comptant que sur un seul forage public et un autre, appartenant à un particulier. S’agissant du forage public, Abdoul Rahimi Diallo indique que c’est grâce à la bonne volonté et à la détermination des femmes qui ont cotisé plus de 100.000.000 GNF. « Et elles ont fait venir une équipe qui a mis en place ce forage », précise-t-il.
Afin de permettre l’achat du gasoil pour le fonctionnement du groupe qui alimente le forage et pour l’entretien, « nous avons jugé nécessaire de faire payer 1000 FG pour 5 bidons ». Un prix « raisonnable », à ses yeux.
N’Famoussa Siby