Pour la ville de Kankan, la célébration de la fête de Tabaski de cette année a sûrement un goût particulier. En effet, ce n’est pas tous les ans qu’on a l’occasion de célébrer le sacrifice d’Abraham avec le chef de l’Etat. Mais on a cependant l’impression que le colonel Mamadi Doumbouya et sa délégation y vont avec une certaine sobriété. Estimant peut-être que dans ce fief historique d’Alpha Condé qu’ils ont renversé le 5 septembre 2021, ils doivent s’en tenir à une certaine discipline pour ne pas briser les équilibres précaires entre les soutiens des dignitaires d’hier et d’aujourd’hui. En tout cas, le président de la Transition, après avoir pris part à la prière à la grande mosquée et une brève tournée à travers la ville, a retrouvé sa demeure de la villa Syli. Aucune déclaration tonitruante, aucune emphase particulière, ni de sa part, ni de ses proches collaborateurs. En somme, le service minimum. Conscients qu’ils ne sont pas en terrain conquis.
C’est précisément à 9h20 que le président de la Transition, tout de blanc vêtu, a franchi le portail de la grande mosquée de Kankan. Il a été accueilli par des ‘’Prési ! Prési ! Prési’ lancés par quelques fans.
Dans son sermon de circonstance, El Hadj Karamo Bangaly Kaba, grand imam de Kankan, a exhorté les fidèles à faire preuve de générosité à l’endroit de ceux qui sont dans le besoin. « Pendant cette fête, les personnes nécessiteuses qui viendront vers vous, ne les laissez pas les mains vides. Si Dieu vous a donné l’argent, c’est pour aider vos semblables. Vous pouvez certes manger le sacrifice (d’Abraham) avec les membres de vos familles, mais n’oubliez pas de partager avec les nécessiteux. La récompense de cela est grande devant Dieu », a lancé l’imam. El hadj Karamo Bangaly Kaba qui, à propos du colonel Mamadi Doumbouya, a prié : « Je formule les vœux pour le président qui a décidé de prier avec nous afin que Dieu l’aide et lui facilite la gestion du pays ».
Après la prière, le colonel Mamadi Doumbouya a immolé son bœuf. Il s’est ensuite offert un bain de foule de la part du public qui était massé à l’intérieur et derrière la mosquée
Michel Yaradouno, Kankan pour ledjely.com
