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Transition : vivement la fin du mythe de Sisyphe à la Guinéenne

L’histoire de la Guinée dans son éternel perpétuel recommencement renvoie typiquement à l’image du mythe de Sisyphe. Personnage condamné après avoir osé défier les dieux, dans le Tartare, à faire rouler éternellement jusqu’en haut d’une colline un rocher qui en redescendait chaque fois avant de parvenir au sommet.

Ce beau pays, dis-je, doté de toutes les potentialités humaines et naturelles, après une soixantaine d’années d’indépendance, patauge toujours dans une odyssée dont seul le MAÎTRE du monde saurait connaître la fin.

De 1958, date de l’accession du pays à l’indépendance à nos jours, nos dirigeants sont cités comme des références en fabrication de beaux discours. Chaque équipe, ou disons plutôt chaque clan, a son style particulier à lui. Et le peuple avec une candeur indescriptible suit machinalement telles des bêtes de somme. Des dirigeants qui s’érigent en maîtres à penser mais qui ne se soucient guère, sinon que peu de l’avenir de la patrie.

Ne revenons pas sur la gestion du passé récent et les résultats qui en ont découlé, au risque de réveiller les morts ou les frustrés. Même si, au demeurant, certains morts sont entièrement ou partiellement responsables de la descente abyssale du pays. Conséquence directe ? C’est la vie de géhenne que mènent ses habitants.

Ne calculons donc plus, …avançons…

Et vint le colonel Doumbouya…

Au petit matin du 5 septembre 2021, c’est un autre Guinéen qui entre en fracas dans les annales de l’histoire de son pays. Le colonel Mamadi Doumbouya, pour le moment considéré comme un messie (sauveur) ou simple self made man, l’homme la carrure imposante n’a seulement pas fini de livrer tout son secret. A travers ses premiers speech teintés de critiques acerbes de la gestion de ses ou de son prédécesseur, le colonel Doumbouya s’attire la sympathie de certains de ses compatriotes.

Euphories démesurées, crédulité jusqu’aux moelles des os, des Guinéens (pas tous), comme ils l’ont fait le 3 avril 1984 et le 23 décembre 2008 récidivent sans la moindre tergiversation, adhèrent et tombent dans le panier du CNRD. Même si pour beaucoup de critiques, au lieu de parler, le putschiste ferait mieux de passer à l’essentiel.

En attendant, l’ancien légionnaire de l’armée française devenu chef putschiste dans son pays d’origine s’habitue aux bains de foule et s’en offre à chaque fois que l’occasion se présente.

Mais, ne dit-on pas que ‘’ l’appétit vient en mangeant’’ ?

Souhaitons donc que le colonel Mamadi Doumbouya ne s’inspire pas de ses prédécesseurs (Lansana Conté et Dadis). C’est-à-dire s’accrocher au pouvoir et s’obstiner à faire un travail qui n’est pas le sien.

Histoire d’éviter à la Guinée ce perpétuel recommencement à l’image de ce qui se dit dans le mythe de Sisyphe. Soit !

Amadou Diallo

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