La polémique enfle à quelques jours de la date anniversaire de l’arrivée du CNRD au pouvoir. Si comme l’année dernière, les autorités entendent célébrer ce jour sous le signe de la réussite de la Transition, cela pourrait bien être contrarié par la manifestation que projettent les Forces vives de Guinée. Une logique de confrontation se met donc progressivement en place. Une perspective face à laquelle différents acteurs interviennent pour notamment appeler les deux camps à la retenue et au sens de la responsabilité. Les manifestations étant interdites dans le pays depuis plus d’un an, El hadj Mamadou Sylla, le leader de l’UDG conseille de ne pas sortir.
Joint au téléphone ce mardi 29 août 2023 par notre rédaction, le président de l’Union démocratique de Guinée (UDG) n’est cependant pas si remonté contre ceux qui entendent manifester. Il trouve juste que par les temps qui passent, ce n’est pas évident de réussir une manifestation en Guinée, avec notamment tout l’arsenal répressif que la junte déploie dans la rue, à l’occasion des appels à la mobilisation. « Les manifestations, avant, ça réussissait. Mais ces derniers temps, c’est très compliqué. Quand vous sortez désarmés, n’ayant rien et l’autre sort avec toute la force avec des canons à eau, des fusils, ça veut dire que c’est très compliqué pour que la manifestation réussisse », analyse Mamadou Sylla. Et de tout cela, il a tiré une conclusion : « A un moment donné, j’ai analysé, j’ai compris que c’est très difficile d’organiser la marche dans notre pays. Au moins, que l’autorisation soit accordée par les différentes communes, il n’y a pas de problème. Mais s’il n’y a pas d’autorisation, je ne conseille pas aux gens de sortir en face des militaires, car ils sont très déterminés ».
L’ancien chef de file de l’opposition, redoutant une confrontation dommageable entre les deux camps, invite à privilégier la Guinée. « Ce qu’on peut dire aux deux camps, c’est que chacun privilégie la Guinée, qui nous dépasse tous. Que chacun ait pitié du peuple, qui est là désarmé. Généralement, quand il y a des bavures, c’est lui le peuple qui va en subir les conséquences, pendant qu’il n’a rien fait », plaide-t-il.
A rappeler que les forces vives dénoncent non seulement la mauvaise gestion de la transition, mais aussi et surtout, le manque de visibilité quant au déroulement du chronogramme de la transition.
Aminata Camara