Ce lundi 12 août, on s’est réveillé avec ce courrier que quelques membres du comité exécutif de la Fédération guinéenne de football (Féguifoot) adressent au président, Aboubacar Dina Sampil. Manifestement, au sein de la boite d’où on nous a rapporté un certain malaise ces derniers temps, la double décision de renvoi de Kaba Diawara et de mise en place d’un directoire pour le remplacer au pied levé, a excédé certains. Du courrier qui a fuité, on apprend qu’à la Féguifoot, rien n’a encore changé. Comme c’était le cas du temps de ceux qui l’ont précédé, Bouba Sampil n’en ferait qu’à sa tête. Ne consultant personne, il ne se conformerait pas non plus aux textes qui régissent la Fédération. En somme, la personnalisation du pouvoir qui a conduit aux crises dont on espérait paradoxalement sortir avec lui, fait son grand come-back.
Mais peut-être qu’il y a bien une autre explication à cette sortie des membres du Comex. Ou en tout cas au fait qu’elle est faite maintenant. Parce qu’à priori, les reproches qu’on fait aujourd’hui à Bouba Sampil ne datent pas de la semaine dernière. « Dès les premiers instants de notre élection, le 06 janvier 2024, vous vous êtes inscrits dans la logique de la violation des dispositions statutaires et règlementaires et dans une opacité dans la gestion financière de la Fédération guinéenne de football », reconnaissent d’ailleurs les signataires de la lettre à lui adressée. Dans ce cas, pourquoi maintenant ? Faut-il y voir notamment une première conséquence de la disparition récente de Salifou Camara alias Super V, l’ancien président de la Féguifoot ? Possible !
Récemment en effet, un observateur qui ne se doutait nullement que cette crise devait survenir, nous confiait : « Super V était très fort. Ayant une adversité tenace, il a à lui seul réussi à évincer tous les acteurs qu’il soupçonne d’avoir été à la base de sa disgrâce. De Antonia à Mathurin, en passant par Blasco et Amadou Diaby. Il s’est vengé de tout le monde. L’élection de Bouba Sampil, ce n’est rien d’autre que lui. Homme de réseaux, il savait mettre son avoir au service de sa vengeance. Et je peux vous dire que c’est lui qui continue à veiller sur Sampil. Bien sûr, pas pour les beaux yeux de ce dernier. Il espère de celui-ci un retour de bâton, quand cela sera nécessaire ».
Dans ce cas, « son décès rend la liberté à Bouba Sampil non », demandions-nous ? « Attention, ne voyez pas que les avantages. Certes, l’absence de Super V laisse la latitude à Bouba Sampil de prendre ses propres décisions. Mais cela le prive également d’un protecteur au cas où il en aurait besoin. Mais pas que, la mort de Super V le prive aussi d’un conseiller dont il écoutait les avis », nous répondait notre observateur.
Ainsi donc, Bouba Sampil est peut-être coupable de tout ce dont on l’accuse. Mais c’est sans doute moins cela le problème, que le fait d’être rendu vulnérable par l’absence subite de celui qui était un peu son ange-gardien.
Boubacar Sanso Barry
