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Kassonyah : en attendant le pont, le calvaire des riverains

La joie leur est promise à l’issue de la construction du pont. Mais en attendant, les habitants du quartier Kassonyah, dans la commune de Sanoyah, vivent le martyre. Calvaire décuplé par la saison des pluies avec les risques d’inondations et les détours qu’ils sont obligés de faire pour rallier les différentes destinations.

Emile Malomou, citoyen de la zone, est une des malheureuses victimes du supplice que vit le quartier. « Depuis que les travaux de construction de ce pont ont commencé, nous souffrons énormément.  Vous voyez vous-même, le pont est coupé. Si avant les taxis de transport et motards venaient jusqu’à Kassonyah ville, tel n’est pas le cas de nos jours. Les voitures et les taxis motos se limitent à quelques mètres du site du chantier. Et c’est à pied que nous faisons le reste du trajet jusqu’à retrouver les autres motards de l’autre côté de la rive », se plaint-il.

Mais certaines fois, notamment quand il pleut, cette traversée à pied est si risquée que les gens sont obligés de faire des détours qui coûtent aussi bien en argent qu’en temps. « Quand il pleut, Kassonyah est coupé des autres quartiers de la commune urbaine de Sanoyah. Là, on est obligé de passer soit par Gomboyah où par Bentourayah pour y aller. Là, nous payons 30 000 GNF comme transport », explique Malomou. Qui conclut que Kassonyah, c’est un peu un quartier qui n’est pas nécessairement gâté par le sort. Parce que quand la saison des pluies rime avec la boue, celle sèche, quant à elle, est caractérisée par la poussière. Le pont était perçu comme une solution à tout ça, mais là aussi les gens trainent les pieds.

Une autre catégorie particulièrement exposée à cette souffrance, ce sont bien les femmes marchandes. Elles parcourent des kilomètres, dans ces conditions peu hygiéniques, pour aller se ravitailler en légumes notamment. Quand nous l’avons abordée, Adama Baldé, revenait ainsi du marché de Sanoyah avec un sac de légumes qu’elle a acheté pour revendre devant sa maison. Au bord de l’épuisement, elle se demande comment aborder, dans ces conditions, la prochaine reprise des classes. « Tous les jours, je parcours cette distance avec des bagages sur la tête.  Quand j’arrive au niveau du pont en construction, surtout quand il y a la crue, je paye des jeunes qui me portent au dos pour traverser avec mes bagages. Et là nous payons entre 3 000 et 4 000 GNF », explique-t-elle. A l’en croire, des habitants du quartier ont quitté avec la résolution d’y revenir, une fois les travaux achevés. « Quant à nous qui continuons à endurer ces dures épreuves, nous interpellons l’Etat afin qu’il demande à la société de construction d’accélérer les travaux avant l’ouverture des classes, cela aussi m’inquiète vraiment. Comment nos enfants vont aller à l’école », demande-t-elle ?

Lamine Kaba, lui, est de Daboro, un district situé à plusieurs kilomètres de Kassonyah centre. Pour rallier le marché de Sanoyah, il parcourt donc de longues distances à pied. Du coup, il est obligé d’observer des moments de pause. « J’ai fait tout ce long trajet à pied. Maintenant, je fais une petite pause pour rejoindre 36. Chaque fois, c’est comme ça, surtout depuis qu’ils ont interdit l’accès au pont aux engins roulants Beaucoup de personnes souffrent comme moi. Certains ont fait des accidents sur cette route très dégradée. Donc, par mesure de précaution, d’autres préfèrent marcher jusqu’au km 36, malgré la boue. Quand il pleut trop, nous sommes obligés de passer par Bentourayah pour venir chez nous et cela en parcourant 12 km »,

Les détenteurs d’engins, de leur côté, se plaignent surtout des pannes récurrentes

Fodé Soumah

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