Il y a sept mois de cela depuis que les autorités militaires ont décidé de la fermeture de certains médias privés en Guinée à savoir : le Groupe Hadafo Média, Djoma média et le Groupe Fréquence média. Du coup, plusieurs journalistes desdits médias se sont retrouvés au chômage. Depuis, les jours passent et se ressemblent. Nombreux sont ces journalistes qui se sont tournés vers d’autres activités pour subvenir aux besoins de leurs familles en attendant qu’une solution ne soit trouvée à la crise.
Oumar Sory Camara de la radio Espace Kakandé est désormais censeur dans un établissement scolaire privé à Boké. Il avoue avoir passé des moments difficiles suite à la fermeture de son média avant de trouver du travail. « Après la fermeture de notre radio, j’ai passé trois mois à galérer, cette fermeture avait coïncidé avec les vacances donc c’était très difficile pour moi de joindre les deux bouts, il a même fallu qu’on s’illustre dans d’autres activités comme le sport. Aujourd’hui, je suis censeur d’une école privée appelée ALDEX », dit-il.
Même si son média parvenait à reprendre ses activités, Oumar Sory Camara ne s’imagine pas abandonner son travail actuel pour se consacrer pleinement au journalisme. Dans un pays comme la Guinée, il est désormais nécessaire de lier les deux, si possible. « Notre radio quand elle sera rouverte est ce que je serai pleinement dedans ? La question est ouverte ça ne sera pas facile. Je ne dis pas que je ne suis pas prêt, mais je crois que le contrat sera revu, parce que là où nous sommes aussi on a signé un contrat à durée indéterminée, par conséquent avoir le temps plein pour la radio ne sera plus facile », soutient-il.
Sékou Diallo, journaliste à la radio Espace Kakandé s’est tourné vers les ONG. Depuis un certain temps, il évolue avec des ONG dans la région pour combler le vide. « Après la fermeture de notre radio, j’ai connu une galère indescriptible. Parfois c’est la belle famille qui m’assistais pour trouver quoi manger avec ma femme. Quelques temps après, j’ai décroché un contrat avec une ONG où je suis superviseur de l’équipe technique », fait-il savoir
Quant à Bailo Bah, rédacteur en chef de Djoma Média Boké, il est actuellement directeur de publication d’un site internet. Pour lui, le journalisme demeure une passion. « Dès après la fermeture de notre média, on a fondé un site ici avec une télé web que nous alimentons ici progressivement. Moi, le journalisme est une passion pour moi. Mais je crois que désormais, il faut travailler pour soi-même », déclare-t-il.
Faut-il le rappeler depuis que le gouvernement de transition a mis sous les verrous ces médias, aucune piste de solution pour une sortie de crise n’est visible sur le terrain.
Mamadou Bah, depuis Boké