Dr Dansa Kourouma, président du Conseil national de la Transition (CNT) en Guinée, a fait une déclaration remarquée lors de sa visite à N’zérékoré dans le cadre de la campagne de vulgarisation de l’avant-projet de la nouvelle constitution. Évoquant une éducation gratuite et obligatoire jusqu’à 16 ans : « Tant que votre enfant n’a pas 16 ans, il ne sortira pas de l’école. Même si sa tête est dure, comme les cailloux du mont Nimba, on va l’ouvrir pour mettre la connaissance dedans jusqu’à 16 ans ». Ce discours ambitieux a suscité des réactions, notamment de la part du Syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée (SLECG).
Mohamed Bangoura, chargé de communication du SLECG, « il faudrait apporter plus de clarté dans cette histoire de gratuité de l’école », fait-il remarquer, soulignant que l’école publique est déjà gratuite en Guinée. Plus loin, il questionne ainsi les modalités exactes de cette promesse. « Dire que l’école sera gratuite pour tout enfant guinéen de 0 à 16 ans… Est-ce dans les établissements d’enseignement privé ou dans les établissements d’enseignement public ? », s’interroge-t-il.
Bangoura a également rappelé que garantir la gratuité de l’éducation ne suffit pas à relever les défis du système éducatif. Pour le SLEG, des conditions essentielles doivent être réunies pour rendre cette politique viable. Il appelle notamment à « la construction d’établissements dans les confins de la République » et à un recrutement massif d’enseignants qualifiés, précisant qu’il est indispensable de « construire des logements pour ces enseignants », afin de faciliter leur mission sur l’ensemble du territoire.
Le représentant du SLECG insiste aussi sur l’importance de valoriser le métier d’enseignant. « Avant de parler de la gratuité de l’école, il faut encourager, il faut magnifier ces enseignants qui s’étendent corps et âme pour préparer la relève de demain », invite-t-il. Il exhorte le gouvernement à « améliorer les conditions de vie et de travail des enseignants », des éléments essentiels pour soutenir une éducation de qualité en Guinée.
Pour le SLECG, l’annonce de Dr Dansa Kourouma est « salutaire » mais doit être accompagnée de mesures concrètes pour que l’éducation gratuite et obligatoire ne reste pas un simple slogan.
Le syndicat appelle à des efforts financiers et structurels significatifs pour que cette ambition se transforme en réalité pour tous les enfants guinéens.
Thierno Amadou Diallo