Le ministère du Plan et de la Coopération internationale et ses partenaires, dont le Programme alimentaire mondial (PAM) ainsi que les initiateurs du programme des cantines scolaires, ont tenu une session de travail de haut niveau ce mardi 10 décembre 2024. L’objectif de cette réunion était axé sur le renforcement de la coordination des actions et l’optimisation des ressources afin de répondre aux besoins alimentaires croissants des populations vulnérables, notamment les élèves.
Cette rencontre, présidée par le ministre du Plan, a permis de faire le point sur les avancées du programme qui bénéficie aujourd’hui à plus de 100 000 élèves. Dans son allocution, Ismael Nabé a souligné l’importance de cette journée pour le gouvernement guinéen. « L’objectif aujourd’hui, c’est de trouver des pistes, des solutions, vraiment de trouver les moyens nécessaires pour le financement des cantines scolaires dans notre pays. Aujourd’hui, nous sommes avec nos amis du PAM qui font un travail remarquable dans notre pays. Et il y a quelques mois, on a signé la stratégie pays PAM et la République de Guinée 2024-2029 d’à peu près 146 millions de dollars », a-t-il expliqué avant d’ajouter que « ce projet est inspiré des expériences que nous avons avec les pays de la sous-région comme la Mauritanie, le Bénin, le Rwanda. Donc, nous allons voir ces modèles et les adapter à la réalité guinéenne », poursuit-il.
Présent à cette rencontre, le ministre des Mines et de la Géologie a mis l’accent sur la nécessité de diversifier les sources de revenus pour explorer les opportunités offertes par les partenariats public-privé et les technologies innovantes. « Le but, c’est d’avoir un groupe de travail initié par le ministre du Plan et de la Coopération en relation avec les partenaires technologiques et financiers, dont le Programme alimentaire mondial, l’USAID, la Banque islamique de développement, la Banque africaine de développement, le FMI et d’autres, pour pouvoir travailler ensemble afin d’identifier les pistes de solutions qui permettent d’avoir des revenus durables et diversifiés pour les cantines scolaires », a-t-il souligné.
Poursuivant, Bouna Sylla déclare que la déscolarisation des enfants, particulièrement dans les zones d’exploitation minière artisanale, constitue un enjeu majeur en Guinée. Ainsi, pour remédier à cette situation, le gouvernement a mis en place une série de mesures, dont le renforcement du programme des cantines scolaires. Un dispositif qui vise à inciter les familles à maintenir leurs enfants à l’école, tout en améliorant leur nutrition. « Le taux de scolarisation des enfants est très bas dans ces régions. A date, il y a plus de 3000 enfants qui sont pris en charge par l’Union nationale des orpailleurs de Guinée, mais ce n’est pas suffisant. Nous voulons, à travers la Chambre des mines, à travers l’Union nationale des orpailleurs de Guinée, avec le gouvernement et les partenaires techniques et financiers, qu’on travaille dans le cadre de ce groupe de travail task force, cantines scolaires, pour identifier des sources de financement durables », ajoute-t-il.
Le représentant et directeur pays de PAM Guinée, Dr Hyoung Joon LIM, a d’abord félicité le gouvernement guinéen pour son engagement en faveur de l’éducation avant de revenir sur les avancées enregistrées dans le secteur de l’agriculture avec l’instauration des programmes de cantines scolaires dans le secteur ainsi que des défis à relever. « L’introduction des programmes de cantines scolaires a également augmenté le revenu de l’agriculture de 10 à 20 % grâce à une demande accrue pour des produits alimentaires locaux. Cependant, nous sommes toujours confrontés à des défis. À l’heure actuelle, seulement 39 % des filles et 59 % des garçons terminaient l’école primaire en Guinée. Ces disparités mettent en lumière l’urgence de mettre en œuvre des initiatives comme les cantines scolaires, qui encouragent la fréquentation et l’achèvement d’études, en particulier pour les jeunes filles », indique-t-il.
Les participants ont notamment discuté des moyens d’améliorer la qualité nutritionnelle des repas servis et d’étendre le programme aux zones rurales.
La JRI de l’ombre