Si la condamnation par la justice de l’opposition guinéenne, Aliou Bah, est incompréhensible, les motifs annoncés par les autorités judiciaires le sont autant. Depuis l’annonce du verdict, des acteurs politiques de la société civile, des structures de défense des droits de l’homme ainsi que les partenaires techniques et financiers de la Guinée, notamment l’Union européenne, invitent les autorités de la transition au respect de la liberté d’expression garantie par les lois guinéennes.
Justement, réagissant à une publication de Ledjely.com par rapport à la condamnation de l’opposant guinéen, Alioune Tine, fondateur de l’Afrikajom Center et vétéran de la lutte pour les droits de l’homme, regrette qu’il soit condamné pour ses opinions. Sans condition, il sollicite sa libération immédiate.
« Le seul crime est d’exercer des libertés fondamentales que la constitution guinéenne lui reconnaît. Il doit être libéré immédiatement et sans condition par le Général Président Doumbouya », réagit-il.
Pour l’activiste des droits humains, la Guinée a besoin de calme, de dialogue, de concorde nationale, de stabilité et de réconciliation pour que les « populations puissent jouir des immenses ressources minérales du pays », soutient-il. Pour que cela se concrétise, il invite le président de la transition, le général 5 étoiles, à « respecter les engagements internationaux du pays en matière de droits humains, en libérant tous les détenus politiques et en autorisant le retour de tous les exilés forcés. Le général doit enfin édifier l’opinion mondiale sur le sort de Foniké Menguè et Billo Bah », dit-il.
Par ailleurs, Alioune Tine souligne qu’il appartient à la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples de venir en Guinée « rappeler aux autorités guinéennes leurs obligations vis-à-vis de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples », affirme-t-il.
Dans ce même ordre d’idée, il estime judicieux qu’une délégation de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) doit également séjourner en Guinée pour « rappeler les obligations contenues dans le Protocole additionnel », conclut-il.
Pour rappel, l’opposant Aliou Bah a été condamné à deux ans de prison ferme pour « offense et diffamation » du chef de l’État, le général Mamadi Doumbouya.
N’Famoussa Siby