Ce 19 février 2025, le pays est secoué par l’enlèvement arbitraire de Abdoul Sacko, coordinateur du Forum des forces sociales de Guinée, dans la nuit du 18 au 19 février 2025. Alors que les autorités restent muettes sur les circonstances de cet enlèvement, un témoignage accablant d’une femme présente sur les lieux décrit une scène violente et choquante qui s’est déroulée à son domicile.
Selon le témoignage recueilli par un journaliste de notre rédaction, l’incident a eu lieu aux environs de 4 h du matin. Des hommes en uniforme ont fait irruption chez la victime et ont frappé à la porte. La femme raconte qu’elle s’apprêtait à se rendre aux latrines lorsque les hommes l’ont interpellée, lui montrant une photo d’Abdoul Sacko et lui demandant où il se trouvait.
« Ils m’ont montré une photo en me demandant où est-il ? », témoigne la femme. « J’ai répondu que je ne savais pas. Ils ont dit que ça faisait combien de temps que je ne l’avais pas vu. J’ai répondu que je l’avais vu avant-hier », répond-t-elle sous la menace. Face à son refus de collaboration, les hommes ont menacé : « Si tu ne dis pas, tu vas regretter », dit-elle.
Ils ont ensuite poursuivi leur recherche sous les indications de quelqu’un au téléphone, allant à l’arrière de la maison. Lorsque les occupants de la maison ont refusé d’ouvrir la porte, les assaillants ont tenté de la défoncer, sans succès. « Ils sont venus me demander une hache pour casser la porte, mais j’ai répondu que je n’avais rien », poursuit-elle.
Face à l’échec de cette tentative, les agresseurs sont montés à l’étage pour prendre des poids de musculation et les emporter, avant de détruire le plafond de la terrasse pour pénétrer à l’intérieur de la maison. « Ils ont détruit le plafond du salon aussi. Moi, ils m’ont menottée et ils ont aussi attaché un jeune qui était à l’étage », indique-t-elle.
Pour l’heure, Abdoul Sacko demeure porté disparu et les autorités restent silencieuses quant à sa situation. Les appels à sa libération immédiate et à des explications claires sur son enlèvement se multiplient, tant au niveau national qu’international.
Cet événement soulève des interrogations sur l’avenir des libertés civiles en Guinée, où des actes d’intimidation et de violence semblent de plus en plus fréquents à l’encontre des acteurs politiques et de la société civile.
Thierno Amadou Diallo
