Depuis le 21 mars 2025, la mosquée de Yattaya-centre vibre au rythme de la ferveur des dix dernières nuits du Ramadan. Une période sacrée pour les croyants car le Laylat al-Qadr, aussi appelée la Nuit du Destin, se produit pendant les dix dernières nuits du Ramadan. Ainsi, les fidèles musulmans s’efforcent d’approfondir leurs prières et leurs invocations.
Pour beaucoup de fidèles présents à la prière de ce mardi 25 mars 2025, ces nuits sont une occasion unique de se rapprocher d’Allah.
« C’est un moment de recueillement intense, une chance de purifier mon âme de toute énergie négative qu’elle a reçue et de tout péché que j’ai eu à commettre, mais aussi surtout de renforcer ma foi », confie Salematou Sylla, une fidèle régulière de la mosquée.
D’autres viennent avec des demandes spécifiques (de promotion, de succès dans les affaires), des espoirs (d’une vie pieuse, d’une santé et d’un courage à surmonter les épreuves de la vie) et des aspirations. Parmi eux figure Oumar Keïta. « Moi, j’ai toujours pris part à ces 10 jours de prières nocturnes. Mais sincèrement, je suis comblée. Car c’est pour moi une opportunité de formuler de plus près tous mes vœux au créateur. Dans les années antérieures, j’ai eu gain de cause et j’espère que cette année sera pareille. Je ne formule pas que des vœux pour mon évolution personnelle, je le fais aussi pour ma famille, pour la réussite de mes frères et sœurs », soutient-il.
« Moi, toute ma prière de cette année est d’avoir l’opportunité de franchir le seuil de la Mecque dans la santé, et que tout me soit facile durant tout mon trajet jusqu’à mon retour dans mon pays. Je ne divague pas, c’est le vœu que je demande en ce moment », renchérit Ramatoullah Camara.
Les défis de la dévotion nocturne
Cependant, cette dévotion nocturne n’est pas sans difficulté. Les longues heures de prière, le manque de sommeil et la fatigue peuvent mettre à rude épreuve les fidèles.
« C’est difficile de rester éveillé toute la nuit, surtout après une journée de jeûne », admet Aïssatou Diallo. « Mais la récompense spirituelle est tellement grande que cela en vaut la peine », poursuit-elle.
Si la ferveur spirituelle est palpable, les réalités de la vie quotidienne, notamment les obligations professionnelles, viennent parfois freiner ce dévouement des fidèles, les contraignant à concilier foi et responsabilité. C’est le cas de Zenab Mansaré, infirmière. « Dieu m’en est témoin, j’aimerais tellement pouvoir passer toutes les nuits à la mosquée, mais avec mes horaires de travail, c’est compliqué. Parce que je fais des gardes de nuit, et même quand je suis de repos, ça se trouve je suis carrément épuisée. Donc j’essaie de prier chez moi autant que possible. Même si je suis consciente que ce n’est pas la même sensation », dit-elle.
Cette réalité est encore plus complexe chez Abdoulaye Cissé, conducteur de taxi. « Je conduis la nuit et ça jusqu’à très tard pour nourrir ma famille. Donc, je ne peux pas me permettre de dormir toute la journée et de prier toute la nuit. Mais j’essaie de trouver un équilibre. Tous ces dix jours, je prie deux rakats à la mosquée, donc je reste jusqu’à 1 h du matin, et le reste du temps là, je pars travailler », souligne-t-il.
Il faut noter que, durant ces dix dernières nuits du mois de Ramadan, des bénévoles de cette maison de Dieu s’efforcent de soutenir les fidèles en leur offrant de l’eau glacée, des boissons gazeuses pour les aider à tenir le coup.
JRI de l’ombre
