Le procès criminel de Bangaly Traoré s’est tenu ce mardi au tribunal de première instance de Kankan, exceptionnellement délocalisé à la cour d’appel pour l’occasion. Sans grande surprise, le prévenu a été condamné à la peine maximale : la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une période de sûreté de 30 ans. Un verdict que l’avocat de l’accusé n’a pas accueilli favorablement.
À l’annonce de la sentence, Maître Ibrahima Kalil Kanté, avocat du prévenu, n’a pas caché sa déception. Selon lui, la procédure est loin d’être terminée. Dans les prochains jours, son client et lui envisagent de faire appel devant la cour d’appel de Kankan. Et, si cette dernière ne leur donne pas gain de cause, ils n’excluent pas de porter l’affaire devant la Cour suprême à Conakry.
« La première étape est finie, il reste la cour d’appel et la Cour suprême. Pour ma part, la peine prononcée est lourde, car toutes les circonstances atténuantes sont réunies. En tant qu’avocat, je ne suis pas satisfait. Il aurait fallu descendre d’un cran : 30 ans de réclusion, oui, mais pas la perpétuité. Mon client est un délinquant primaire, il a reconnu les faits, il n’a pas compliqué la tâche au tribunal. Même dans le Coran, il est dit qu’une faute avouée est à moitié pardonnée », a-t-il fait valoir.
À ceux qui lui reprochent de défendre un criminel, Maître Kanté répond sans détour :
« Je le fais par estime pour ma profession. Ce n’est pas lui qui me paie. Je ne me bats pas pour le faire libérer, car il ne le sera pas. Mais tout de même, il ne méritait pas la peine maximale ».
Michel Yaradouno, depuis Kankan