Dans un contexte de vives tensions internes, le Cercle des Amis de Gaoual (CERAG-UFDG) est monté au créneau ce lundi 14 avril 2025 à Conakry. Lors d’une conférence de presse tenue à la faveur de la crise qui secoue l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), ce mouvement a lancé un appel pressant à la refondation du parti, à la revue de ses textes statutaires et au renouvellement de ses instances dirigeantes.
« L’UFDG est à la croisée des chemins. Ce moment charnière exige de nous courage, lucidité et unité», a martelé le CERAG dans sa déclaration.
Le CERAG, qui se définit comme une force de proposition et non une fronde interne, estime que l’UFDG ne peut continuer à fonctionner sous le poids des divisions, des exclusions et d’une gouvernance jugée rigide et dépassée. Selon les membres du mouvement, le parti doit se réinventer pour répondre aux aspirations d’une base militante jeune et en quête de démocratie interne.
«Notre objectif n’est pas de diviser mais de sauver l’UFDG d’une possible suspension ou d’une dissolution pure et simple», a précisé un des porte-voix du mouvement.
Au cœur des tensions actuelles : l’exclusion ou la révocation de plusieurs cadres du parti, dont Joachim Baba Millimouno et Samuel Kourouma, à la suite de la publication d’un mémorandum interne. Ce document, destiné à rester confidentiel, appelait à une réforme des pratiques internes et à un débat ouvert au sein du parti.
Le CERAG dénonce une gestion autoritaire et un musèlement des voix dissidentes, qu’il assimile à un féodalisme politique contraire aux valeurs démocratiques que le parti revendique.
«Nous disons aux militants que le communisme est mort et qu’il ne renaîtra pas à l’UFDG», a lancé un membre du CERAG, critiquant une dérive vers une pensée unique au sein de l’appareil dirigeant.
Face à l’échéance du moratoire de 45 jours accordé par le MATD (Ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation) et à la décision de justice du tribunal de Dixinn, le CERAG exhorte les militants et responsables à se mobiliser pour une refondation urgente.
«Ce n’est pas le moment de se taire ou de choisir son camp, mais celui de sauver ce que nous avons tous contribué à bâtir», plaident les réformateurs.
Ils appellent les cadres sanctionnés à les rejoindre pour «achever l’œuvre de réforme», estimant que la situation actuelle n’est plus tenable.
Aminata Camara