Ces dernières années, la Guinée est confrontée à la prolifération de drogues particulièrement dangereuses pour la santé publique. Après le kush, le Secrétariat général de la Présidence chargé de la lutte contre le crime organisé a annoncé, ce jeudi 17 juillet 2025, l’introduction d’une nouvelle substance sur le territoire : le protoxyde d’azote, plus connu sous le nom de « gaz hilarant ». Selon les premières investigations, cette drogue serait arrivée à Conakry en provenance du Mali, à la suite de l’interpellation d’un trafiquant.
Lors d’une conférence de presse, le commissaire principal Soropogui Foromo, chef de division à la Direction centrale de la lutte contre le crime organisé, a expliqué les méthodes de dissimulation utilisées par les trafiquants pour contourner la vigilance des forces de sécurité.
« Les produits étaient camouflés dans des ballons ou dissimulés dans des emballages de bazin, sous l’apparence de crèmes pour la peau ou de produits cosmétiques », a-t-il déclaré.
La marchandise saisie est estimée à environ 294 millions de francs guinéens.
Le 14 juillet dernier, dans le quartier Camayenne (commune de Dixinn), Moussa Katilé a été arrêté en possession d’un flacon de protoxyde d’azote. Lors de son audition, il a reconnu la nature illicite de la substance et déclaré que chaque flacon était revendu entre 650 000 et 700 000 francs guinéens. Il a également révélé que le dernier stock importé comprenait 80 cartons de six flacons chacun, pour une valeur totale avoisinant les 294 millions de GNF.
Interrogé sur la dangerosité du produit par rapport à d’autres drogues comme le kush ou le chanvre indien, le commissaire Foromo s’est montré prudent.
« Il est difficile d’évaluer avec précision la dangerosité du protoxyde d’azote par rapport au kush. Chaque organisme réagit différemment. Ce qui est toxique pour l’un peut avoir peu d’effet sur un autre ».
Au cours de la même opération, les services spéciaux ont également saisi d’autres produits utilisés pour l’inhalation, notamment :
33 boîtes de « Pablo »
206 boîtes de « Vélo »
Plusieurs ballons servant à inhaler le gaz
Lors de son interrogatoire, Moussa Katilé a précisé :
« C’est un ami au Mali qui m’envoie la marchandise par l’intermédiaire de chauffeurs. Une fois à Conakry, je la confie à une fille de confiance qui s’occupe de la vente. Elle me remet ensuite l’argent. Le stock réel était de 80 cartons, avec six bouteilles par carton. Je suis dans ce trafic depuis moins de deux mois. On trouve ce produit dans presque toutes les banlieues de Conakry. Personnellement, je ne le consomme pas. Je revends chaque flacon à 250 000 GNF à mon contact ».
Balla Yombouno