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Le Réseau Environnement Bauxite (REB) tient son Assemblée générale à Conakry

Composé de plusieurs sociétés minières engagées dans l’exploitation de la bauxite en Guinée, le Réseau Environnement Bauxite (REB) a tenu son Assemblée générale ce jeudi 24 juillet à Conakry. Une rencontre marquée par des interventions fortes d’acteurs du secteur minier, de partenaires techniques et financiers, d’institutions étatiques ainsi que de représentants des Nations Unies. Ce rendez-vous a permis de dresser le bilan du mandat de la présidente sortante, Aïssatou Bobo Diallo, et de réaffirmer l’engagement collectif en faveur d’une exploitation minière durable en Guinée.

Dans une tenue mêlant noir et blanc, Aïssatou Bobo Diallo, à la tête du REB depuis le 29 mai 2018, a rappelé les grandes lignes de la mission du réseau, en insistant sur l’importance de la gestion des impacts cumulatifs, la conservation des services écosystémiques, de la biodiversité et la prise en compte des intérêts des communautés locales. « Nous avons vécu un mandat riche en expériences et en défis. Le REB a continué à grandir et à s’affirmer comme un acteur incontournable du développement économique dans la région de Boké », a-t-elle déclaré.

En matière de résultats concrets, le REB a contribué à plusieurs initiatives nationales stratégiques, notamment la mise en œuvre des outils de tarification du marché du carbone et la mise à jour du plan de gestion des espèces protégées. Il a également été un acteur clé du programme Mini-Environnement, appuyé par la Banque mondiale. « Nous avons développé une approche durable de la réhabilitation. Ce modèle constitue aujourd’hui un cadre de référence pour nos entreprises, afin d’harmoniser les pratiques et répondre aux exigences nationales et internationales », a-t-elle précisé.

Sur le terrain, ces efforts se traduisent par des résultats tangibles : près de 30 000 m² de zones sensibles reboisés, 26 000 arbres plantés, et plus de 20 000 m² aménagés pour le maraîchage. « Nous avons introduit des espèces fruitières non seulement autour des villages, mais également en leur sein. Cela permettra aux populations locales de subvenir à leurs besoins alimentaires », a-t-elle souligné, en insistant sur le lien étroit entre sécurité alimentaire et protection environnementale.

De son côté, Karifa Condé, président de la Chambre des mines de Guinée, est monté à la tribune avec élégance pour saluer l’initiative, tout en dénonçant certaines pratiques minières passées. « Originellement, les miniers sont considérés comme des destructeurs de l’environnement. Mais lorsque ces mêmes acteurs s’engagent à revégétaliser, renforcer la biodiversité et protéger l’environnement, cela mérite d’être salué », a-t-il affirmé.

Il a par ailleurs plaidé pour une extension du REB à d’autres filières minières. « Nous allons mettre en place une structure plus large : le Réseau Environnement Mine (REM), avec des sous-sections selon les ressources exploitées : bauxite, fer, or, diamant… L’objectif est de gérer les impacts cumulatifs où qu’opèrent les sociétés minières », a-t-il expliqué.

Présent à cette assemblée en tant que représentant du ministère de l’Environnement, le capitaine Nfally Camara, inspecteur régional de l’environnement à Boké, a exprimé son admiration pour les actions du REB, tout en appelant à un élargissement de ses membres. « Nous comptons plus de 50 sociétés minières dans la région de Boké, mais seules six sont membres du REB. Ce n’est même pas un sujet à débattre : quand on connaît les missions du réseau, on devrait y adhérer immédiatement », a-t-il lancé.

Il a salué l’ancrage des pratiques environnementales dans les réalités locales grâce au REB. « Autrefois, on nous imposait des normes venues d’ailleurs, mal comprises des communautés. Aujourd’hui, grâce au REB, les initiatives sont adaptées au contexte guinéen, ce qui favorise leur appropriation », a-t-il affirmé.

Pour les perspectives à venir, Aïssatou Bobo Diallo a annoncé plusieurs projets inscrits dans le prochain plan stratégique : élaboration d’un plan de gestion des déchets à l’échelle des zones minières, création d’un plan de décarbonation du secteur, et mise en place d’une base de données interactive pour renforcer la transparence environnementale. « Notre objectif est que la gestion des impacts cumulatifs évolue au même rythme que l’exploitation, quelle que soit la ressource : or, fer ou bauxite », a-t-elle conclu.

Cette assemblée a constitué un moment fort pour repenser les stratégies environnementales du secteur minier et envisager l’élargissement du réseau. Les partenaires techniques et financiers présents ont, quant à eux, réaffirmé leur engagement à soutenir ces initiatives.

Thierno Amadou Diallo

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