Ce jeudi 31 juillet, le Premier ministre guinéen, Amadou Oury Bah a effectué une visite inopinée sur le site de la décharge de Dar-es-Salam. Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la lutte contre les drames sanitaires et environnementaux qui perdurent depuis plusieurs années dans cette zone. Il a mis l’occasion à profit pour réitérer la volonté du gouvernement de fin fin à cette décharge.
Située à proximité des habitations, la décharge constitue une menace permanente pour les populations riveraines, en raison de la pollution, des maladies et des éboulements meurtriers qu’elle engendre.
Dans une allocution empreinte d’émotion, Mouctar Bah, responsable stratégique du collectif citoyen, a salué cette visite avec reconnaissance.
« Aujourd’hui, Dar-es-Salam vibre d’émotion et de gratitude. En foulant le sol de ce quartier longtemps oublié, vous, Monsieur le Premier ministre, avez redonné de la voix à ces citoyens qui n’attendaient qu’un geste d’écoute, qu’un regard de considération. Votre présence ici est plus qu’une visite : c’est un message fort, une main tendue, une preuve que la Guinée d’aujourd’hui place l’humain au cœur de l’action publique. Nous saluons avec admiration votre sens de l’écoute, votre réactivité immédiate et votre engagement personnel. Ce que vous faites ici aujourd’hui est historique. Nous, populations de Dar-es-Salam, vous assurons de notre entière disponibilité pour accompagner ce processus dans un esprit de responsabilité, de paix et de patriotisme. Monsieur le Premier ministre, vous avez marqué l’histoire de ce quartier, et Dar-es-Salam vous salue avec respect, foi et grand espoir », a-t-il indiqué.
De son côté, le président de la délégation spéciale de la commune de Gbessia, Mory Diakité, a également salué cette démarche, tout en formulant des propositions concrètes.
« Je pense que la solution idéale, c’est le traitement de ces déchets. Qu’ils soient solides ou liquides, une fois traités, ils peuvent non seulement générer de l’emploi, mais aussi réduire leur volume. Cela permettrait la transformation et la valorisation des déchets en produits utiles à la population. Voilà des idées que je soutiens. Si elles sont concrétisées, cela contribuera fortement à réduire l’insalubrité dans la ville », a-t-il signalé.
Accompagné des autorités locales de Gbessia, le Premier ministre a d’abord effectué une visite des lieux pour constater de visu l’état du site, avant de s’adresser à la population :
« Je suis venu ce matin parce que c’était nécessaire. Depuis deux ans, le Chef de l’État, le Général Mamadi Doumbouya, a exprimé sa volonté de voir cette décharge fermée. Il est temps que ses instructions soient appliquées dans les meilleurs délais. Mais, comme vous le savez, cela nécessite une méthode et une planification. Avec cette forte saison des pluies et les risques d’inondations, j’ai demandé au président de la délégation spéciale et à l’ANSP de nous identifier les zones les plus sensibles, celles à risque en cas d’éboulement », a-t-il déclaré.
Le chef du gouvernement a ensuite annoncé une série de mesures concrètes.
« D’ici lundi, je recevrai les rapports et propositions permettant de prendre des mesures effectives pour sécuriser les habitations les plus proches de la décharge. Par ailleurs, des études ont été réalisées par des structures comme Artelia pour envisager la fermeture du site. Nous allons les réunir très prochainement afin de déterminer les financements et les actions nécessaires. Enfin, nous devons gérer l’assainissement global de la ville de Conakry. Avec le ministère de l’Administration du Territoire et d’autres acteurs civils et militaires, nous tiendrons une réunion la semaine prochaine pour définir une stratégie claire. Elle inclura le recours à des entreprises privées expérimentées dans la gestion et le traitement des déchets », a-t-il annoncé.
Le Premier ministre a conclu en espérant que la saison pluvieuse n’aggravera pas la situation, afin de permettre le déploiement rapide des mesures annoncées pour assainir Conakry et en faire une ville propre à court terme.
Aminata Camara