ledjely
Accueil » Justice internationale : L’AES dit non à la CPI
ActualitésAfriqueInternationalPolitique

Justice internationale : L’AES dit non à la CPI

Les gouvernements du Burkina Faso, du Mali et du Niger ont annoncé leur retrait immédiat du Statut de Rome de la Cour Pénale Internationale (CPI),  ce lundi 22 septembre. Ce choix radical marque une rupture avec la justice internationale. La Confédération des États du Sahel (AES), menée par le Président de la Transition du Mali, le Général Assimi Goïta, justifie cette décision par ce qu’elle qualifie d’«instrumentalisation néocoloniale de la CPI», qui, selon elle, n’aurait pas su rendre une justice « équitable ».

L’argument principal avancé par les trois pays est que la Cour pénale internationale, loin de jouer un rôle impartial, serait devenue un « outil au service des puissances impérialistes, rendant une justice sélective et biaisée ». Dans leur communiqué, les gouvernements des trois nations soulignent l’incapacité de la CPI à poursuivre certains criminels de guerre et responsables de génocides, tandis qu’elle s’acharne, selon eux, contre des «acteurs politiques ou militaires » en dehors du cercle des « bénéficiaires de l’impunité».

Cette accusation d’injustice sélective est loin d’être nouvelle. De nombreuses voix, notamment en Afrique, ont déjà dénoncé ce qu’elles perçoivent comme un deux poids, deux mesures : la CPI semble souvent plus encline à s’attaquer à des dirigeants africains, tandis que des crimes de grande envergure commis par des puissances occidentales ou leurs alliés restent impunis. Le choix de ces trois pays de quitter la CPI s’inscrit donc dans une longue série de critiques adressées à une institution qui peine à convaincre une partie du monde en développement de son impartialité.

Les trois pays annoncent qu’ils privilégieront désormais des « mécanismes endogènes » pour traiter les questions de justice et de paix. Bien que l’idée de promouvoir une justice adaptée aux réalités locales et régionales semble séduisante, elle soulève néanmoins plusieurs questions. Tout d’abord, à qui la justice sera-t-elle réellement rendue ? Les systèmes judiciaires dans ces pays sont souvent fragiles et confrontés à des défis de gouvernance qui rendent difficile la garantie d’un procès équitable.

De plus, l’argument de la justice endogène soulève des préoccupations quant à la protection des droits de l’Homme.

Cependant, il est essentiel de se demander si cette rupture ne constitue pas un recul. En renonçant à la CPI, les trois pays de l’AES choisissent de s’écarter d’un système qui, malgré ses imperfections, reste l’un des rares mécanismes internationaux capables de juger des crimes de guerre et des violations des droits humains à l’échelle mondiale. La justice, dans ce cas, risque de se retrouver à la merci de systèmes judiciaires locaux souvent défaillants, et l’impunité pourrait se renforcer plutôt que de reculer.

N’Famoussa Siby 

Articles Similaires

Sanoyah : Un jeune sierra-léonais meurt après avoir consommé de la drogue Kush

LEDJELY.COM

Dixinn : des agents de bureaux de vote en sit-in pour réclamer leurs primes

LEDJELY.COM

Droits de l’Homme : un collectif interpelle Doumbouya pour revenir sur la grâce de Dadis

LEDJELY.COM

Donald Trump : le président qu’il ne fallait pas pour l’Afrique

LEDJELY.COM

Bel Air Mining : des employés exigent le départ du DG, la direction dénonce un mouvement illégal

LEDJELY.COM

Médias : des anciens travailleurs de la Radio Nostalgie réclament leurs arriérés de salaire

LEDJELY.COM
Chargement....