La tension monte d’un cran à Antananarivo, capitale de Madagascar. La déclaration d’un groupe de militaires a donné une nouvelle tournure au mouvement de la Gen Z, qui secoue le pays depuis plusieurs semaines. Dans la matinée de ce samedi, des éléments du camp CAPSAT situé à Soanierana, sous la direction du colonel Michaël Andrianirina, ont annoncé leur soutien à la population.
« Nous sommes issus du peuple et nous voulons servir le peuple », ont-ils affirmé, appelant leurs confrères de la gendarmerie à cesser les violences et les dérapages envers les manifestants.
Quelques heures plus tôt, une foule nombreuse s’était déjà rassemblée devant le camp militaire du CAPSAT à Soanierana, non loin d’Antananarivo. En début de matinée, les soldats avaient publié un message sur Facebook invitant les forces de l’ordre à « prendre leurs responsabilités » et à « refuser les ordres de tirer ».
S’exprimant devant la presse, le colonel Michaël Andrianirina a déclaré : « On répond à la sollicitation du peuple malagas. Après les réflexions de la gendarmerie, on essaie de montrer au peuple malagas que l’armée existe encore. Donc on répond à la sollicitation et à l’appel du peuple. Il n’y a pas de coup d’État ».
Pour l’heure, selon plusieurs sources, le président Andry Rajoelina reste introuvable, et aucune déclaration officielle n’a été faite.
Pour rappel, depuis le 25 septembre, le mouvement initié par les jeunes membres de la Gen Z ne faiblit pas à Antananarivo. Parti de revendications liées à la pénurie d’eau et d’électricité, il s’est progressivement transformé en un appel à la démission du président Andry Rajoelina.
À l’heure où une partie de l’armée semble se détacher du pouvoir, Madagascar entre dans une zone d’incertitude politique. Entre la pression de la rue et le silence du palais présidentiel, les prochains jours pourraient être décisifs pour l’avenir du pays.
Siby