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Conakry  : les risques environnementaux liés à la prolifération des forages

Face à la pénurie d’eau potable, l’installation massive de forages est devenue une pratique courante à Conakry, la capitale guinéenne. Perçue comme une solution salvatrice par de nombreux citoyens, cette pratique soulage certes les besoins urgents en eau, mais elle n’est pas sans conséquences. En l’absence de régulation de la part de l’État, elle pourrait engendrer de graves dommages sur l’environnement et la biodiversité souterraine.

Une réponse citoyenne à une défaillance de l’État

Pour Mohamed Lamine Sacko, cette prolifération des forages est avant tout le symptôme d’une carence étatique. « L’eau est l’élément le plus indispensable à la vie. Si l’État est incapable de fournir de l’eau potable à la population, il est naturel que les citoyens cherchent par tous les moyens à s’en procurer », explique-t-il.

Cette réalité pousse les foyers à investir dans des forages individuels, souvent sans aucune étude préalable de l’impact environnemental.

Un danger invisible mais bien réel

Selon l’environnementaliste Mickaël Dieng, cette multiplication anarchique des forages représente un risque majeur pour l’équilibre écologique.

« Il y a plusieurs impacts de la prolifération des forages sur notre environnement aussi bien biophysique qu’humain. Vous savez que les forages, c’est l’exploitation des eaux souterraines alimentées par les réserves d’eaux qu’on appelle les nappes phréatiques. Et si on installe une multitude de forages dans la même zone, on va épuiser ses réserves là, et surtout dans un endroit où il y a un dépotoir, où bien des industries qui rejettent les polluants peuvent se déverser dans les nappes d’eaux, et si ces eaux des forages ne sont pas contrôlées, vont affecter la santé de la population », confie-t-il.

Il ajoute : «  Ces nappes phréatiques occupent une place considérable dans le sous-sol et, si ces nappes sont épuisées, cela peut réduire leur consistance et cela peut provoquer des affaissements du sol, et, quand cela se produit, nous risquons d’avoir des tremblements de terre ». Cette prolifération n’impactera pas seulement les êtres vivants à la surface de la terre, mais l’existence de cette biodiversité souterraine est aussi menacée. L’environnementaliste met en garde : «  Il ne faut pas oublier que dans le sous sol, il y a une vie. Donc,  l’épuisement des réserves d’eaux souterraines pourrait être un facteur de dégradation, voire même de la destruction de la biodiversité souterraine ».

Urgence d’une régulation

Pour éviter une crise environnementale et sanitaire à long terme, il est impératif que l’État guinéen prenne ses responsabilités. Une réglementation stricte et un contrôle rigoureux des forages doivent être mis en place. Car si aujourd’hui ces installations apportent une solution temporaire, elles pourraient demain devenir la source d’un désastre silencieux.

Mariama Telly Bah 

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