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Bac 2025 : les établissements publics laminés par le secteur privé

Les résultats du baccalauréat session 2025 révèlent un déséquilibre préoccupant entre l’enseignement public et celui privé en Guinée. Sur sur un échantillon portant sur les 600 meilleurs candidats toutes options confondues, en raison de des 200 premiers de chaque série en enseignement général, les établissements privés dominent outrageusement, reléguant le secteur public loin derrière Une réalité qui interroge sur l’efficacité du système éducatif public et appelle à des réformes structurelles urgentes. Encore que ce n’est pas une nouveauté, mais plutôt une confirmation d’un phénomène établi. 

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. En Sciences Expérimentales, seuls 86 élèves issus du public figurent parmi les 200 premiers, soit 43 %. En Sciences Mathématiques, ce taux chute à 33,5 % (67 élèves). Mais c’est en Sciences Sociales que l’écart devient abyssal : seulement 54 élèves du public, soit 27 %, intègrent le top 200. Au total, sur les 600 meilleurs lauréats, 207 proviennent du public, contre 393 du privé, une écrasante majorité de 65,5 % pour ce dernier.

Pourquoi une telle domination du privé ?

Si la supériorité des écoles privées n’est pas nouvelle, elle s’accentue d’année en année. Plusieurs raisons expliquent cette montée en puissance : des conditions d’apprentissage plus favorables, des infrastructures modernes, des classes moins surchargées, une motivation accrue des enseignants souvent mieux rémunérés, et un accompagnement pédagogique plus rigoureux.

À l’opposé, l’enseignement public souffre de nombreuses carences : manque d’équipements, sureffectifs, pénurie d’enseignants qualifiés, conditions de travail précaires, et contenus pédagogiques peu actualisés. Autant de failles qui minent la qualité de l’enseignement et affaiblissent les chances de réussite des élèves dans les concours nationaux.

Au-delà des chiffres, ces disparités interrogent : Quel est l’impact de cette inégalité de performance sur l’accès à l’enseignement supérieur ? Comment réconcilier équité et excellence dans le système éducatif guinéen ? Quelle part de responsabilité pour les parents, les enseignants, l’État et la société civile dans cette crise silencieuse de l’école publique ?

Face à ce constat alarmant, il devient impératif de repenser en profondeur les politiques éducatives. Une école publique forte et compétitive n’est pas un luxe, mais une nécessité pour garantir l’égalité des chances et construire une nation fondée sur le mérite.

Dans les prochains jours, notre rédaction ira à la rencontre des responsables de plusieurs lycées publics pour comprendre, de l’intérieur, les réalités qui se cachent derrière ce classement révélateur.

Binty Ahmed Touré

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