Tôt dans la matinée de ce jeudi, le procureur près le tribunal de première instance de Guéckédou, Oumar Kadiatou Sylla, a mené une opération coup de poing au grand marché de la ville. Il était accompagné du président préfectoral de la chambre de commerce et des services de sécurité. Objectif : débarrasser ce centre névralgique du commerce local des produits pharmaceutiques vendus dans des boutiques et pharmacies non agréées.
Selon le magistrat, cette descente fait suite à l’interpellation, il y a quelques jours, de deux individus dans les boutiques desquels des produits pharmaceutiques ont été saisis.
« La commercialisation des produits pharmaceutiques est réservée uniquement aux professionnels. Quand je parle de professionnels, il s’agit de personnes en possession de documents administratifs délivrés par les services compétents. Or, certains commerçants de Guéckédou exercent cette activité sans aucun agrément. C’est pourquoi j’ai décidé de descendre moi-même sur le terrain, après avoir interpellé deux individus dont les dossiers sont en cours au commissariat central. Ce matin, nous avons inspecté plusieurs boutiques, mais la plupart étaient déjà fermées. Cela laisse penser qu’elles contiennent des produits pharmaceutiques. Les deux personnes interpellées auparavant en détenaient bien dans leurs locaux. Nous avons déjà pris toutes les dispositions nécessaires », a déclaré le procureur Sylla.
Interrogé sur sa présence personnelle sur le terrain, il s’est référé aux dispositions légales.
« Vous comprendrez avec moi, à travers l’article 55 du Code de procédure pénale, que le procureur peut lui-même mener des enquêtes ou, à défaut, les confier à un officier de police judiciaire. Cet article stipule clairement que le procureur de la République procède ou fait procéder à tous les actes nécessaires à la recherche et à la poursuite des infractions. Il dirige l’activité des officiers et agents de police judiciaire dans le ressort de son tribunal. Il contrôle les mesures de garde à vue et procède à un contrôle périodique de tous les services de police judiciaire, et en rend compte au procureur général », a-t-il précisé.
Plus loin, le procureur a évoqué les risques sanitaires liés à la vente des médicaments par des non-professionnels, ainsi que les sanctions encourues.
« Le conditionnement de ces produits par des non-professionnels pose problème. Normalement, la vente de médicaments obéit à des normes strictes : environnement aéré, climatisé ou ventilé, espace propre. À défaut, le médicament perd sa valeur et devient un poison. L’article 880 du Code pénal punit sévèrement de tels faits. Les peines vont de 3 mois à 3 ans de prison, avec une amende de 1 à 5 millions de francs guinéens », a-t-il averti.
Niouma Thèdan Kamadou Kamano pour Ledjely.com