Plongée dans le noir depuis des décennies, la région de Kankan attend toujours avec espoir le courant électrique promis par le projet d’interconnexion Guinée-Mali. Mais ce rêve d’éclairage tarde à se concrétiser et, pire encore, il est aujourd’hui menacé par des actes de vandalisme. À Baro, village natal de l’ancien président Alpha Condé, plusieurs câbles électriques et équipements du chantier ont été volés par des individus non identifiés.
Selon Nakaloah Mamadi Kaba, point focal du projet en Haute-Guinée, l’alerte avait déjà été donnée depuis deux mois par des citoyens. Malgré les consignes données aux autorités locales pour sécuriser le matériel, le constat ce matin est alarmant.
« Il y a deux mois de cela, certains citoyens m’avaient donné l’alerte sur ces cas de vol. J’ai automatiquement donné l’information au gouverneur qui, à son tour, avait jugé nécessaire que je me rende là-bas. Sur place, j’ai donné les instructions aux autorités locales de veiller aux objets du projet. On avait conclu cela et promesse était tenue », a-t-il déclaré.
Une situation qui inquiète, alors que l’interconnexion est déjà attendue depuis des années sans qu’aucune date précise de mise en service ne soit connue.
Face à cette menace, des dispositions immédiates ont été prises pour éviter d’autres pertes.
« Quand on a vu le dégât, de fermes instructions ont été données aux agents de sécurité présents sur les lieux. Dorénavant, ils vont procéder à l’interpellation de tous ceux qui tourneront autour de ces poteaux », rassure-t-il.
Alors que la date de mise en service du projet reste encore inconnue du grand public, ces vols risquent d’allonger l’attente. Les habitants de la Haute-Guinée, qui espèrent enfin sortir de l’obscurité, se demandent désormais : ce sabotage sera-t-il un nouvel obstacle au rêve d’électrification de la région ?
Michel Yaradouno, depuis Kankan