Chaque année, des cas de fraude et de corruption sont relevés pendant les différents examens nationaux. Ces constats faits par des organisations de la société civile et d’étudiants n’ont pour le moment pas changé grand-chose. Cette année, la Fédération des élèves et étudiants de Guinée – à travers l’Association scolaire et estudiantine de Guinée (A-SEG) – prévoit d’être vigilants cette année plus que d’habitude, particulièrement dans la préfecture de Siguiri où des allégations de fraudes massives avaient été rapportées la précédente session.
L’association prévoit d’organiser cette année sa deuxième édition de la campagne nationale de sensibilisation contre la fraude et la corruption pendant les examens nationaux. Ce, de ses moyens limités. « Nous nous préparons pour le mois prochain. Nous allons lancer la campagne nationale de sensibilisation contre la fraude des examens nationaux pour la deuxième édition. Nous allons mobiliser les jeunes, membres de notre organisation, les enseignants et les autorités autour des valeurs-clés des examens nationaux que sont la promotion de la transparence pour la crédibilisation de ces épreuves », explique Kabinet Keita, président de l’Association scolaire et estudiantine de Guinée (A-SEG), qui estime que la prévention est l’approche la mieux indiquée pour lutter contre la fraude.
Soucieux de la qualité du système éducatif de notre pays, Kabinet Keita et ses pairs espèrent que cette année, le MENA leur permettra l’accès aux centres d’examens pour de meilleures observations. « Nous continuerons à demander à ce que le MENA nous autorise à être dans les centres d’examens. Il faut que nous soyons dans les centres. Nous avons été autour mais nous avons eu assez d’informations donc ça veut dire que si nous sommes à l’intérieur, nous allons à la fois contrôler les surveillants mais aussi les candidats. Rien que par notre observation, la fraude sera évitée », estime-t-il.
Siguiri suivie de près
L’année dernière, de nombreux cas de fraudes avaient été rapportés dans la préfecture de Siguiri. Pour éviter que cela ne se reproduise, l’A-SEG reste sur le qui-vive et surveille de près certaines écoles. « Nous avons une liste de 25 écoles. Ces écoles sont surveillées aujourd’hui à la loupe. Si elles tentent encore de refaire la même chose, nous allons lancer l’alerte même pas seulement au niveau de l’autorité mais aussi dans l’opinion publique nationale et internationale parce qu’on ne peut pas continuer à faire de la tricherie autour des examens nationaux. Cela c’est inacceptable », juge Kabinet Keita.
Et d’ajouter : « Il ne faut pas qu’on continue à berner la jeunesse en lui faisant croire que c’est en passant facilement aux examens qu’on trouvera un meilleur avenir. Les enseignants doivent prendre conscience et prévenir. Les autorités, quant à elles, doivent voir l’avenir du pays et faire en sorte que vraiment la génération actuelle bénéficie d’une formation de qualité. Une formation de qualité, c’est aussi des examens crédibles, une méthode d’évaluation crédible ».
Elisabeth Zézé Guilavogui