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Retour de la peine de mort ? L’ancien ministre de la Citoyenneté donne sa position

Le débat a été lancé par le député Mamadou Kaly Bah, président de la Commission Nouvelles technologies de l’information et de la Communication de l’Assemblée nationale. Par ailleurs vice-président de l’Union des forces du changement (UFC), il plaide pour un retour de la peine capitale. Un plaidoyer qu’il justifie par l’inefficacité des autres régimes de sanction à venir à bout de la criminalité. Du fait du trafic d’influence et de la corruption qui caractérisent la gestion des institutions pénitentiaires, en effet, selon lui, les criminels sur lesquels on réussit à mettre la main finissent toujours par se retrouver dehors. Conséquence, au lieu de subir les sanctions, ils continuent encore et encore à perpétrer les crimes y compris ceux abjectes de viol sur des bébés. D’où donc son plaidoyer pour une solution radicale, via le retour de la peine de mort. Mais sa sortie aura eu le don de sortir d’autres activistes des droits humains de leurs gongs. Ces derniers voyant notamment dans la proposition du député un risque réel de remise en cause d’un acquis fondamental dans un pays qui ne brille pas forcément par le respect des droits humains. Et c’est à ce débat plutôt houleux que vient participer l’ancien ministre de la Citoyenneté et de l’Unité nationale, en répondant aux sollicitations de notre rédaction. S’il comprend ce qui aura poussé le député à faire sa proposition, Mamadou Taran Diallo estime néanmoins qu’il n’est nullement nécessaire d’aller jusqu’au rétablissement de la peine de mort.

Le débat sur le retour ou non de la peine morte procède, à en croire Mamadou Taran Diallo, des « odieux et insupportables meurtres perpétrés par le grand banditisme et des crapuleux et inadmissibles crimes passionnels révélés çà et là ». C’est du besoin légitime et louable de sanctionner les auteurs de ces actes ignobles qu’est né ce débat, dit-il.

Mais pour autant qu’il faille envisager le rétablissement de la peine de mort dont l’abolition est attestée aussi bien par la constitution que par le code pénal ? L’ancien ministre n’y croit guère. D’autant qu’il rappelle qu’à l’occasion du dernier Examen Période Universel (EPU), présenté en 2020, la Guinée avait fièrement brandi cette abolition et que le Conseil des droits de l’homme l’en avait félicitée. Au-delà, Mamadou Taran Diallo pense que l’abolition de la peine capitale « n’est absolument pas un chèque en blanc, une indifférence à plus forte raison un encouragement aux criminels ». Il croit même que les « diverses peines alternatives comme les condamnations à temps ou à perpétuité constituent d’utiles, judicieuses et pénibles sanctions à endosser, non subitement, mais sur la durée ».

Certes, admet-il, « le défi à relever reste le lieu et l’exécution effectives des sentences ».

Mais en plus, M. Taran Diallo pense que la question de la criminalité devrait envisager dans sa dimension globale, de manière à la réduire qu’à l’aspect répressif. Il faut par exemple, suggère-t-il, « s’appuyer sur le renforcement de la formation civique et morale et la sensibilisation la sacralisation de la vie et les valeurs de conduite sociétale ».

Boubacar Sanso Barry

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