Le sujet est passé sous silence. Pourtant, selon nos informations, depuis décembre dernier, l’hôtel Sheraton Grand Conakry est hors service. Dans un premier temps, la fermeture que nos sources décrivent comme « brutale » avait été motivée par des raisons de rénovation. Mais par la suite, le ministère du Tourisme, alerté par des employés, préoccupés par le risque de se retrouver au chômage, a sollicité les services du ministère de la Santé, en vue du « déploiement d’une mission conjointe dans le but de procéder à l ‘état des lieux des installations et des conditions de santé sécurité ». Or, les conclusions de cette mission avaient révélé que l’hôtel était dans un « très mauvais état ». Une situation qui, à en croire la mission, ne datait pas de maintenant. Mais cela résulte, nous rapporte-t-on, de défaillances imputables au prestataire auquel l’exploitation de l’hôtel avait été concédée par le propriétaire. D’autant que le contrat liant ce prestataire et les propriétaires conférait toutes les responsabilités de la gestion audit prestataire.
A l’issue de la construction de l’établissement, c’est au groupe STARWOOD Eame License and service company BVBA acquis par l’américain MARRIOTT international limited STARWOOD / MARRIOTT) que l’exploitation du Sheraton Grand Conakry a été concédée. Ce, en vertu d’un contrat de service et d’exploitation signé en novembre 2013. Contrat qui mettait en particulier l’accent sur le fait que c’est à Starwood seule qu’il revenait d’exploiter et d’entretenir les installations. Comme cela ressort du reste de l’article 2.4.1 du contrat, intitulé ‘’Entretien et réparation. Cet article dispose en effet : « STARWOOD supervisera, dirigera et contrôlera tous les travaux d’entretien et de réparation jugés nécessaires ou conseillés par STARWOOD elle-même pour maintenir l’hôtel en bon état de fonctionnement et en conformité avec les normes et les lois de l’hôtel. Les frais d’entretien et de réparation seront prélevés sur le compte d’exploitation ».
Quant à l’article 2.17, il traite de la non-ingérence. Et le moins qu’on puisse, c’est qu’il est plutôt explicite en la matière. Il y est stipulé en effet que « le propriétaire et ses représentants ne doivent pas interférer dans le fonctionnement de l’hôtel ou les droits des sociétés STARWOOD en vertu des contrats hôteliers, sauf autorisation contraire en vertu des contrats hôteliers que ce soit en (i) donnant des directives ou des instructions à tout personnel de l’hôtel qui est contraire aux recommandations, conseils ou instructions de STARWOOD, (ii) refus d’accorder, retirer ou résilier toute procuration où autre autorisation pour le personnel de l’hôtel ou (iii) agir autrement où refuser d’agir d’une manière qui interfère, entrave ou empêche la capacité de STARWOOD à superviser, diriger et contrôler le fonctionnement de l’hôtel conformément aux contrats hôteliers . Nonobstant toute disposition contraire dans le présent contrat, STARWOOD sera dégagée de son obligation de superviser, diriger et contrôler le fonctionnement de l’hôtel conforme au présent contrat dans la mesure où STARWOOD est empêchée ou restreinte de faire en raison d’une telle ingérence ».
A priori, ici les responsabilités sont bien situées.
Du côté guinéen, tirant les conséquences des manquements constatés par la mission d’évaluation conjointe le ministre de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat, a tout simplement décidé du retrait du permis d’exploitation de l’établissement.
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