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Procès du 28 sept : Mamoudou Conté raconte les horreurs qu’il a vues

Ce mercredi 3 mai 2023, dans le cadre du procès des présumés auteurs et commanditaires du massacre du stade du 28 septembre, Mamoudou Conté, une des parties civiles était à la barre du tribunal criminel, délocalisé dans l’enceinte de la cour d’appel de Conakry. Militant de l’Union des forces républicaines (UFR), il était dans l’enceinte du stade et a été témoin de faits particulièrement horribles. Des faits qu’il a racontés devant le tribunal.

La victime commence par indiquer qu’il y avait des militaires et des policiers postés d côté de la Pharmacie centrale de Guinée. Des militaires et des policiers qui dissuadaient ceux qui voulaient aller au stade. Ils leur disaient notamment qu’en se rendant dans l’enceinte du stade, ils risquaient de se faire tuer pour rien.  « Mais on ne pouvait pas s’imaginait ce qu’ils voulaient dire ainsi. Nous avons forcé pour passer. Arrivés dans le stade, moi je suis allé voir mon président Sidya Touré. C’est pendant ces moments que nous avons entendu les tirs dans le stade », se rappelle Mamoudou Conté.

A en croire M. Conté, les militaires qui sont intervenus au stade étaient coiffés de bérets rouges. Mais d’autres participants au massacre avaient des cauris noués autour de la tête. « Il n’y avait qu’une seule porte de sortie. Et ceux qui partaient vers les portes fermées criaient. Nous on s’en était remis à Dieu, en attendant notre tour. Car on voyait les crimes qu’on commettait sur la pelouse. Il y avait une femme à côté qui criait. Un militaire qui avait un cauris attaché autour de sa tête l’a égorgée à l’aide d’un couteau. Il est encore parti poignarder un autre frère très fatigué à la tête, avec le couteau. Il s’intéressait seulement aux gens qui étaient fatigués. On s’attendait aussi à ce qu’il en finisse avec nous. Mais c’est sur un groupe de cadavres qui était entassé au niveau d’une des portes qu’on est monté pour sortir du stade », explique-t-il.

Si ce sont des militaires et des miliciens qui sont intervenus à l’intérieur du stade, Mamoudou Conté aussi qu’à l’extérieur, les gendarmes et les policiers s’assuraient de dépouiller ceux qui réussissaient à échapper à la mort. Il aurait lui-même essayé de se réfugier dans l’enceinte du palais des sports. Mais là-dedans, d’autres bérets rouges avaient pris en otage des femmes qu’ils violaient. « Ils les violaient en tirant pour chasser les personnes qui voulaient entrer dans le bâtiment. Ils ont coupé et déposé un fil électrique à la sortie du stade annexe. Ils avaient aussi placé un bois avec des points au niveau de la sortie. C’est dans ces conditions que nous sommes sortis du stade pour rentrer dans les quartiers », raconte également l’ancien responsable de l’UFR, en larmes.

Aliou Nasta

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