Face à la domination du numérique et au déclin probable de la presse écrite, un groupe de journalistes guinéens a décidé de lancer « LE PUNCH », un hebdomadaire de 12 pages. Cette publication se veut un hommage aux pionniers de la presse guinéenne, tout en s’engageant à offrir des analyses, enquêtes et investigations qui manquent souvent dans le paysage médiatique numérique actuel. La cérémonie de présentation officiel de ce journal a été effective ce mercredi 6 novembre 2024, à la maison de la presse de Conakry.
« Nous souhaitons rendre hommage aux devanciers, ceux qui ont tracé le chemin pour la presse libre et indépendante dans notre pays. Ces figures ont donné à la presse écrite guinéenne ses lettres de noblesse », a-t-il déclaré tout d’abord Ismael Camara, le directeur de publication. Il a ajouté que « LE PUNCH » s’inscrit dans cette continuité, tout en répondant aux besoins d’information actuels de la société guinéenne.
Le journal couvrira des rubriques consacrées à la politique, l’économie, la société, la culture et le sport, avec un accent particulier sur les sujets politiques et économiques. « Dans notre pays, le public est surtout intéressé par les informations politiques et économiques, et nous allons concentrer nos efforts dans ces domaines », a souligné le directeur de publication. « Toutefois, nous n’ignorons pas l’importance de la culture et du sport dans la vie quotidienne de nos lecteurs », indique-t-il.
Boubacar Sanso Barry, rédacteur en chef, a évoqué le défi de maintenir la presse écrite dans un contexte dominé par le numérique. « Certes, le numérique grignote sur la presse écrite, mais il y en a qui résistent, même ici en Guinée », a-t-il déclaré. Selon Barry, ce projet est né de l’idée que la presse écrite a encore un rôle à jouer, à condition de proposer une offre adaptée aux attentes actuelles des lecteurs guinéens. C’est pourquoi « LE PUNCH » souhaite privilégier l’analyse, l’investigation et l’enquête, des formats souvent moins présents dans les médias en ligne.
L’équipe de « LE PUNCH » cherche à offrir un journalisme rigoureux et impartial, respectant les principes déontologiques. « Notre ligne éditoriale est libre. Nous ne sommes ni à gauche, ni à droite, ni au centre. Nous voulons simplement faire du journalisme », a conclu le directeur de publication.
Ce lancement représente un pari dans le contexte de la transition numérique. Les fondateurs de « LE PUNCH » estiment qu’il reste une place pour la presse écrite en Guinée, pourvu qu’elle propose des contenus adaptés.
Le prix officiel de ce journal est 3000FG.
Thierno Amadou Diallo