Des missionnaires du Conseil national de la Transition (CNT) parcourent l’intérieur du pays depuis quelques jours pour mener la campagne de vulgarisation de l’avant-projet de la nouvelle constitution. Laquelle, selon les responsables, permettra aux citoyens d’accéder au contenu du document et éventuellement donner leurs avis sur le texte. Une démarche critiquée par le responsable de communication du SNE, en raison de l’implication des élèves de classes inférieures à ladite campagne.
Si l’objectif de sensibiliser les populations rurales est louable, pour notre interlocuteur, la méthode consistant à utiliser les élèves comme figurants est contestable. » Aller vers les populations dans l’arrière-pays est une démarche salvatrice, mais la démarche est que les élèves sont mis à contribution pour faire comprendre aux gens le caractère inclusif », indique Boubacar Diesto Camara.
Une approche qui risquerait de perturber non seulement le bon déroulement des cours, mais aussi de retarder les programmes et de compromettre la qualité des évaluations. « Les conséquences de cette démarche peuvent être énormes. Tout d’abord, le message ne sera pas compris dans ce tohu-bohu ; les enseignants pourraient être en retard dans la progression des cours ; les cours risquent d’être surchargés à la longue ce qui implique le non-respect de la progression nationale établie par l’IGE-N et les évaluations seront dans le bon débarras », a-t-il soutenu.
Pour garantir une bonne compréhension de l’avant-projet de la nouvelle constitution par l’ensemble de la population, Boubacar Diesto Camara formule des recommandations à l’endroit des émissaires du CNT. « nous recommandons la confection et la distribution des fascicules ou des dépliants aux cibles notamment aux enseignants pour faire du briefing après la montée des couleurs. Sans oublier que ces derniers étaient mieux indiqués pour restituer en langage direct et simple aux élèves ; Ensuite, il faut impliquer les médias publics et privés pour détailler les points inscrits dans l’avant-projet de la nouvelle constitution guinéenne », conclut notre interlocuteur.
JRI de l’Ombre