C’est un fait inédit et surréaliste qui s’est produit ce samedi 16 novembre dans les locaux de l’hôpital Ignace Deen. Un jeune est décédé pour « non-assistance à personne en danger ». La victime Mamadou Djouma Diallo en provenance de Koloma est décédé sans assistance des médecins à l’hôpital Ignace Deen.
Aux dires des témoins interrogés, la victime serait venue d’elle-même à l’hôpital se sentant malade pour des soins. N’ayant pas d’argent, il aurait sollicité l’aide des médecins avant l’arrivée de ses parents. Malheureusement, et malgré la demande d’un médecin membre de la structure syndicale de le soigner, le malade s’est vu expulsé de la cour du CHU, abandonné à son triste sort non loin des vigiles. «le jeune est venu de lui-même à l’hôpital. Ils l’ont rejeté. Ses amis nous ont appelés pour nous informer. Mon oncle est venu, mais il ne l’a pas trouvé. Il a même laissé ses numéros. Nous sommes revenus plus tard et ils nous ont dit que l’enfant est mort. On a appris qu’ils l’ont amené dans la cour, mais qu’ils lui ont refusé les soins parce qu’il n’avait pas d’argent», regrette un frère du défunt.
Une situation révoltante pour Ousmane Diallo, frère du défunt qui a piqué une colère noire à l’hôpital, tout en dénonçant un traitement déshonorant réservé à son frère. « Si la famille savait, on aurait pu faire quelque chose, pour qu’il soit bien traité. Un hôpital public, c’est pour tout le monde. Il faut que l’Etat soit ferme. Les médecins ne s’occupent pas des personnes malades. Si tu viens sans argent, ils s’en foutent de toi. C’est pourquoi on va dans les autres pays », regrette notre interlocuteur.
Très remonté, il interpelle directement le président de la transition à intervenir afin d’éviter de tels drames dans les structures hospitalières. « Je demande au Président, le Général Doumbouya de corriger cela fermement », a-t-il lancé.
Aussitôt informée, la police scientifique à sa tête le colonel Mohamed N’Diaye est arrivée sur les lieux et a acheminé le corps à la morgue de l’hôpital.
Le procureur de la République près le tribunal de première instance de Kaloum, a quant à lui, demandé l’arrestation de tous les concernés. C’est ainsi que trois médecins de cet hôpital seront mis aux arrêts.
Une information confirmée par le ministre de la santé Dr Oumar Diouhé Bah, contacté par notre rédaction.
Les trois hommes sont à la disposition de la Direction centrale de la police judiciaire pour des fins d’enquêtes pour « non-assistance à personne en danger ».
Balla Yombouno