Dans le cadre de la célébration de ses 20 ans d’existence, la Fondation internationale Tierno et Mariam (FITIMA), une organisation non gouvernementale à but non lucratif qui intervient en faveur des enfants souffrant de handicap et des femmes, a organisé un dîner solidaire dénommé « FITANE 2024 », ce vendredi 6 décembre dans un réceptif hôtelier de la place. Cette cérémonie, qui vise la mobilisation des ressources pour la construction d’un grand centre d’accueil, a connu la présence de plusieurs partenaires et d’anonymes qui œuvrent dans l’accompagnement des personnes souffrant de handicap.
Depuis sa mise en place en 2003, la Fondation internationale Tierno et Mariam (FITIMA) poursuit des objectifs, notamment : assurer une prise en charge des enfants souffrant de handicap, grâce à des soins de santé (médicaux et paramédicaux) et à une éducation adaptée ; promouvoir l’éducation spécialisée et inclusive et l’accès à la culture (par le développement d’une bibliothèque communautaire) ; Participer à la promotion des droits des femmes et favoriser leur autonomisation.
Dans cet ordre d’idée, FITIMA a mis en place un programme d’éducation, d’accompagnement et de soutien qui a permis à plus de 7 800 familles de sortir de l’errance diagnostique et de l’absence de prise en charge globale. Vu la forte affluence et l’étroitesse de ses locaux actuels, la fondation ambitionne la construction d’un grand centre adapté et capable d’accueillir un grand nombre de bénéficiaires (enfants, femmes et jeunes en formation professionnelle), d’où l’organisation de cette soirée de collecte de fonds.
« Nous recevons actuellement par jour plus d’une soixantaine d’enfants, plus d’une trentaine de femmes, sans compter les étudiants qui sont là pour l’institut supérieur de rééducation. Et nous sommes dans des bâtiments exigus, inadaptés, trop petits. Du coup, nos bénéficiaires ne peuvent même pas bénéficier de nos activités. Alors, l’idée de ce projet, c’est vraiment de passer de 320 à 900 familles par an », soutient la fondatrice.
Poursuivant, elle ajoute : « Nous voulons augmenter le nombre de soins de rééducation. Actuellement, nous sommes à peu près à 3500 par an, alors que le besoin est là et nous voulons passer à 10 500. Nous voulons accompagner et soutenir plus de 1000 femmes. Actuellement, nous tournons autour de 500 femmes à peu près par an, mais nous voulons vraiment doubler ce nombre-là, que ces femmes puissent avoir des activités génératrices de revenus et vraiment sortir de la dépendance ».
Dans cette grande ambition affichée, l’institut supérieur de rééducation n’est pas en reste. « L’institut supérieur de rééducation que nous avons mis en place forme des kinésithérapeutes, mais aussi des auxiliaires de vie. Et nous voulons passer de 25 à au moins 100 par an, parce que le besoin est vraiment là. Alors, voilà le futur centre que nous avons imaginé », indique la fondatrice Hawa Dramé.
En deux décennies, nous avons accompli de grandes choses : des milliers d’enfants prises en charge, que ce soit à travers des soins médicaux, des services de rééducation ou des programmes éducatifs adaptés ; une sensibilisation accrue de la société aux questions de handicap contribuant à changer les mentalités et à réduire les stigmates. C’est pourquoi, « ce soir donc, chaque geste, chaque don et chaque contribution que nous recevons contribueront à un projet majeur. Celui de la construction d’un centre de référence pour les personnes vivant avec un handicap. Ce centre sera un lieu d’espoir, de réhabilitation et d’opportunité, un symbole de notre détermination à aller encore plus loin », dit le président du conseil d’administration de FITIMA International, Adama Diarra.
Plusieurs partenaires de la fondation ont déjà fait parler leur cœur à travers des gestes symboliques pour la réalisation de cet ambitieux projet en faveur des enfants souffrant de handicap, des femmes et des jeunes en formation professionnelle.
La marraine de la soirée, Hadiatou Barry, a invité les uns et les autres à accroître l’aide à la fondation FITIMA qui « sauve des vies » et redonne le « sourire » aux familles en Guinée.
Cette soirée a également été marquée par des témoignages des personnes qui ont bénéficié des services de la Fondation FITIMA.
Parmi elles, Diaraye Fofana, handicapée. « Étant une femme en situation de handicap, j’ai été bénéficiaire d’une aide qui m’a vraiment plu. Merci affichement d’avoir eu confiance en moi, de m’avoir aidée à être une femme indépendante. Aujourd’hui, j’ai mon propre business que je gère moi-même grâce à FITIMA. Et je suis vraiment fière d’eux. Et je demande à tout le monde d’aider encore FITIMA. Grâce à FITIMA, beaucoup de femmes aujourd’hui en situation de handicap sont indépendantes. Parce que FITIMA, c’est une ONG qui aide vraiment les femmes en situation de handicap. Je suis de cœur avec FITIMA, pour toujours », témoigne-t-elle.
Elhadj Baba Gallé Soumah vante les mérites de la fondation FITIMA qui a accepté de recueillir son enfant pendant qu’elle était rejetée dans les autres centres d’enseignement à cause de son handicap.
« C’est FITIMA qui a sauvé ma famille, parce que quand on sauve une fille de la famille, on a sauvé cette famille. En tant que chef d’établissement, pour plus de 30 ans à Conakry, je me suis vu refuser la scolarisation de ma petite fille Fatima. Nous avons parlé de l’équité en éducation. Cela veut dire que tous les enfants ont le même droit d’aller à l’école, d’être reçus à l’école, de s’instruire, de préparer un avenir, celui de sa famille. C’est FITIMA qui réalise cet objectif. Parce que chez FITIMA, il n’y a pas de distinction. Tu es enfant, même si tu es Européen ou d’autres pays, surtout quand tu es Guinéen, tu es aussitôt accepté à FITIMA », témoigne-t-il.
À signaler que cette soirée a été aussi marquée par des prestations artistiques et des jeux.
N’Famoussa Siby