Du 6 au 10 décembre 2024, la Guinée devient le carrefour des rythmes et des mélodies avec le retour tant attendu du Festival international du djembé. Placé sous le leadership du ministère de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat, dirigé par Moussa Moïse Sylla, cet événement célèbre le riche patrimoine guinéen, marqué par ses percussions emblématiques et sa contribution à la culture mondiale.
Lors de la cérémonie de lancement, Dr Dansa Kourouma, président du Conseil national de la transition (CNT), a rappelé l’héritage musical de la Guinée. « Si l’Afrique est le continent du rythme, de la cadence et de la mélodie, notre pays, la Guinée, est l’un des berceaux incubateurs, l’un des ambassadeurs pionniers. La République de Guinée, c’est la Guinée des premiers ensembles artistiques et culturels du continent africain », a dit le président du CNT.
Ce festival marque un renouveau après des décennies de sommeil culturel. En 1999, la Guinée avait accueilli la crème des percussionnistes mondiaux lors d’un autre festival. Vingt-cinq ans plus tard, le pays renoue avec cette tradition, cherchant à consolider sa place de leader culturel en Afrique et dans le monde.
La Guinée, surnommée le « berceau du rythme », a produit des ensembles artistiques légendaires tels que les Ballets africains, l’ensemble instrumental national et l’orchestre Bembeya Jazz national. Ces institutions ont marqué l’histoire musicale du continent, avec des artistes qui ont su allier innovation et respect des traditions.
Le festival met en lumière 117 instruments de percussion traditionnels et modernes, symboles d’une richesse artistique exceptionnelle. Avec la participation de 18 pays venus de tous les continents, ce sont 11 concerts qui rythmeront ces cinq jours de célébration. Ces performances seront accompagnées d’ateliers, d’expositions et de rencontres culturelles, renforçant le rôle du djembé et des percussions dans le dialogue interculturel.
Lors de son allocution, Moussa Moïse Sylla a souligné l’importance de transformer cet héritage en moteur de développement. « Ce festival doit créer un écosystème où nos jeunes percussionnistes peuvent rayonner à l’international, attirer des programmateurs de festivals et générer une économie autour de cet héritage », a indiqué le ministre de la Culture.
Le ministre a également annoncé des initiatives pour préserver et valoriser les percussions guinéennes, notamment des projets de reforestation pour compenser l’impact écologique de la fabrication des instruments. Une nouvelle dynamique législative, avec un avant-projet de loi sur le statut des artistes, viendra renforcer cette vision.
Le Festival international du djembé ne se limite pas à la musique. Il est un témoignage de la résilience culturelle de la Guinée, une célébration de son identité et une plateforme pour promouvoir la paix et le dialogue à travers l’art.
Avec cette initiative, la Guinée réaffirme sa position en tant que gardienne des traditions africaines tout en s’ouvrant aux influences mondiales. Ce festival promet d’être bien plus qu’un événement culturel.
Thierno Amadou Diallo