Dans les rues animées de Dixinn, Mamadou Diallo, un jeune homme originaire de Dabola, se lève chaque jour à cinq heures du matin pour remplir des bidons d’eau. Son quotidien est rythmé par la vente de ces contenants, une activité qui lui permet de subvenir aux besoins de sa famille.
« Je vends un bidon à 1 000 francs guinéens et je travaille de 5 heures du matin jusqu’à 19 heures », explique-t-il. Un travail éprouvant, qui demande une grande force physique, surtout en ce mois de Ramadan où les journées sont longues et fatigantes. Malgré ses efforts, il ne gagne qu’entre 25 000 et 30 000 GNF par jour.
Mais pour lui, cette somme est essentielle pour nourrir sa famille et lui-même. Il parvient même à économiser quotidiennement : « C’est avec cet argent que je me nourris et que j’aide ma famille. J’essaie aussi de mettre de côté 1 000, 2 000 ou 3 000 francs guinéens par jour, afin d’avoir un montant plus important à la fin du mois, aussi minime soit-il, pour envoyer à ma famille ».
Les journées sont harassantes, et les nuits, souvent courtes. Épuisé après de longues heures de labeur, Mamadou confie : « C’est mon quotidien, et quand je rentre, je n’ai qu’une seule envie : me laver et me coucher ».
Malgré la précarité de sa situation, il garde espoir et refuse de baisser les bras : « Je fais ce travail parce que je n’ai pas d’autre choix, mais je ne veux pas rester inactif », affirme-t-il avec détermination. Conscient de la nécessité de se débrouiller par lui-même, il ajoute : « Si tu n’as pas appris un métier, il faut trouver un moyen de te débrouiller pour ne pas être à la merci des autres ».
Le témoignage de Mamadou Diallo illustre la réalité de nombreux jeunes Guinéens qui, faute d’opportunités, s’orientent vers de petits métiers pour survivre.
Binty Ahmed Touré