Ce mercredi 7 mai 2025 marque l’ouverture du conclave au Vatican pour élire le successeur du pape François, décédé récemment. À N’Zérékoré, en Guinée forestière, les fidèles catholiques suivent de près cet événement qu’ils considèrent comme spirituel, loin de toute logique politique. Notre correspondant régional a rencontré plusieurs responsables religieux et fidèles. Tous expriment une même ferveur : que la volonté divine guide les cardinaux dans leur choix.
« Mes sentiments sont apaisés. Ce conclave n’est ni une compétition politique ni une manœuvre culturelle. C’est un moment profondément spirituel. Les cardinaux vont prier, invoquer le Seigneur afin qu’Il les éclaire dans le choix du prochain pape », explique Stephen François Tato, fidèle engagé.
Comme beaucoup de Guinéens, il espère que le cardinal Robert Sarah, seul représentant africain et natif de Guinée, sera choisi. « Je prie pour qu’il soit élu, mais seul Dieu décide. S’il ne l’est pas, nous resterons dans la prière pour accueillir celui que le Seigneur aura désigné », dit-il.
Le Père Laurent Lama, curé de la paroisse de Gonian, abonde dans le même sens, rappelant que cette élection dépasse toute appartenance nationale. « Il ne s’agit pas d’une élection présidentielle ou locale. Le futur pape guidera l’Église universelle et se prononcera sur de grandes questions de société. Ce choix demande foi, prière et confiance en Dieu », soutient-il.
Concernant la candidature du cardinal Sarah, le prêtre reste prudent : « C’est une fierté pour la Guinée qu’un des nôtres soit si proche du trône pontifical. Il avait déjà été pressenti lors des précédents conclaves. Cette fois, l’espoir est encore plus fort, y compris chez les Européens ».
Mais il met en garde contre tout excès de patriotisme religieux : « J’exhorte les fidèles à ne pas céder au nationalisme. Ce n’est pas parce qu’il est guinéen qu’il doit forcément être élu. Ne forçons pas la main à l’Esprit Saint. Si Dieu le choisit, ce sera une grâce. Sinon, nous accueillerons avec foi celui qu’Il aura désigné ».
Pour Pévé Bénois Béavogui, un autre fidèle, l’essentiel reste que le prochain pape soit un véritable guide spirituel. « Quelle que soit sa nationalité, nous voulons un élu de Dieu, un homme capable de conduire le peuple chrétien comme le Christ l’a fait. Ce n’est pas un acte politique. C’est une œuvre divine », affirme-t-il.
Foromo Béavogui, depuis N’Zérékoré
