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Recensement à Kankan : engouement citoyen, logistique défaillante, une menace de grève

Le Programme national de recensement administratif à vocation d’état civil (PN-RAVEC) est lancé depuis avril dernier à travers la Guinée. À Kankan, l’opération bat son plein, mais non sans embûches. Entre agents recenseurs, coordinateurs, superviseurs et autres acteurs, les équipes sont déployées. Cependant, plusieurs difficultés freinent le bon déroulement du processus : agents peu formés, matériels insuffisants, groupes électrogènes défectueux, agents non pris en charge – notamment ceux des CAR – et une forte demande d’extraits biométriques non satisfaites.

À la mairie de Kankan, obtenir un document administratif relève parfois du parcours du combattant. Chaque matin, entre 300 et 600 citoyens affluent dans l’espoir d’obtenir leur extrait de naissance biométrique, indispensable pour s’enrôler au RAVEC. Une affluence qui s’explique par l’importance croissante des documents d’état civil dans le processus de recensement.

Le secrétaire général de la mairie, Almamy Tounkara, assure que tout est mis en œuvre pour répondre à la demande. « Nous recevons plus de 500 demandeurs par jour. Ce n’est pas facile à gérer, mais nous faisons de notre mieux. Un mécanisme a été mis en place pour permettre aux citoyens d’obtenir leurs actes de naissance », a-t-il indiqué.

Au service de l’état civil, le personnel est mobilisé au maximum. Amara Savané, responsable régional, témoigne : « C’est une période exceptionnelle. Nous commençons à 6h du matin et restons parfois jusqu’à 2h. Le personnel est insuffisant, mais nous faisons tout nous-mêmes, d’où la surcharge ».

Malgré ces efforts, l’organisation est critiquée par certains citoyens. Entre incompréhension et frustration, les avis sont partagés.

« Cela fait une semaine que j’ai déposé mon dossier. On m’a demandé de revenir cette semaine. Je suis ici depuis 6h, heureusement j’ai pu récupérer le document », déclare Djènè Kéita.

Autre point noir : les chefs de quartier, qui assurent une liaison cruciale dans la chaîne, se disent abandonnés.

« Les membres des CAR qui travaillent avec nous ne sont pas payés. Pas de subventions, aucune prise en charge. C’est difficile », confie Mohamed Kaba, chef du quartier Timbo.

Sur certains sites de recensement, l’affluence a fortement chuté. En cause, le manque d’extraits de naissance biométriques, comme l’explique un agent recenseur sous anonymat.

« On atteint rarement 100 personnes par jour. Les gens ne viennent plus. Le manque d’extraits biométriques est sans doute la raison principale », a-t-il souligné. Une situation qui traduit un déficit de communication dans le cadre du recensement. Car selon les documents sollicités par le MATD pour s’enrôler, même le jugement supplétif transcrit est autorisé.

Contacté, le coordinateur du PN-RAVEC à Kankan n’a pas souhaité s’exprimer immédiatement, un entretien étant prévu pour le lendemain. En attendant, des sources rapportent que les membres des CAR envisagent une grève pour réclamer le paiement partiel de leurs primes.

Affaire à suivre.

Michel Yaradouno, depuis Kankan

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