À quelques semaines du lancement des examens nationaux en Guinée, le collectif «Ne Touche Pas à Mon Voile», regroupement d’associations musulmanes militant pour les droits des femmes voilées, a tenu un point de presse à Conakry. Objectif : rappeler les droits des filles voilées dans les salles d’examen et sensibiliser tous les acteurs du système éducatif sur le respect des consignes et des valeurs d’équité.
Créé en 2019, le collectif œuvre pour l’inclusion des femmes et filles voilées dans les écoles et milieux professionnels. Grâce à ses plaidoyers, une avancée notable a été obtenue en 2022 avec l’adoption d’une note circulaire nationale autorisant le port du voile simple dans les salles d’examen, sous l’impulsion de l’ancien ministre Guillaume Hawing.
Malgré cette disposition, la présidente du collectif a souligné que des difficultés persistent sur le terrain. « Chaque année, nous constatons des incompréhensions dans certains centres. Pourtant, les autorités scolaires nous accompagnent. C’est pourquoi nous continuons les campagnes de sensibilisation », a-t-elle déclaré. Cette année, des missions ont été envoyées à l’intérieur du pays, notamment à N’Zérékoré, Kankan et Kouroussa.
Dans un message destiné aux candidats, parents, chefs de centre et surveillants, le collectif a tenu à rappeler que le port du voile simple est autorisé pendant les examens, conformément à la circulaire du 22 septembre 2022. Pour les filles portant le niqab, une alternative respectueuse est proposée « porter un masque facial sous le niqab, enlever ce dernier à l’entrée du centre pour des raisons d’identification, puis composer en toute sérénité avec le voile simple ».
Le message insiste également sur l’importance du respect des consignes de sécurité « En cas d’abus ou de discrimination, les candidates sont invitées à le signaler immédiatement », a ajouté la présidente.
Le collectif appelle à la responsabilité des chefs de centre, surveillants et délégués, les exhortant à appliquer les règles avec fermeté mais également avec bienveillance. « Chaque candidate doit être traitée avec respect, sans jugement ni stigmatisation. L’objectif est de permettre à toutes de passer leurs examens dans un climat apaisé et équitable », a martelé la présidente.
Par ailleurs, le collectif a réaffirmé son engagement à accompagner les filles voilées jusqu’à leur réussite. « Ne baissez pas les bras, mes sœurs. Sacrifiez-vous pour vos objectifs. Votre réussite est notre priorité », a-t-elle conclu.
Thierno Amadou Diallo