L’affaire d’escroquerie liée au pèlerinage à la Mecque continue de faire grand bruit en Guinée. Au cœur du scandale : Hadja Fanta Domani Konaté, principale suspecte, actuellement placée en détention. Elle est accusée d’avoir escroqué des centaines de fidèles, leur promettant un voyage sacré en échange de plusieurs millions de francs guinéens.
Alors que l’enquête suit son cours, son avocat, Me Salifou Béavogui, s’est exprimé ce mercredi 11 juin 2025, contacté par notre rédaction. Il a fait le point sur l’avancement de la procédure judiciaire.
« Elle a été suffisamment interrogée par la police, notamment à la direction centrale. Le doyen des juges d’instruction a été saisi, et elle a été entendue au fond. Tout s’est fait conformément à la loi. Nous suivons de très près la procédure, nous veillons au respect de ses droits et nous nous battons pour que la vérité éclate dans cette affaire », a-t-il assuré.
Désormais, c’est au cabinet d’instruction du tribunal de première instance de Mafanco que le sort de Hadja Fanta Domani Konaté se joue. Un dossier qualifié de sensible, qui suscite une vive émotion au sein de l’opinion publique. Me Béavogui a exprimé une forme d’empathie, tout en rappelant la présomption d’innocence.
« Il faut reconnaître que c’est un cas très regrettable, un cas pitoyable. Même si nous ne préjugeons de rien pour l’instant, nous comprenons la douleur des victimes. Nous présentons toutes nos excuses au nom de l’humanité que nous partageons tous », a-t-il ajouté, mêlant ton juridique et compassion humaine.
Dans ce contexte tendu, plusieurs voix religieuses se sont élevées pour appeler à l’apaisement. L’imam Elhadj Mohamed Mansour Fadiga, interrogé par notre rédaction, a tenu à rassurer les fidèles.
« Alhamdoulilah, le gouvernement a accepté de prendre en charge les victimes pour le prochain pèlerinage. Et sachez que, dans l’islam, quelqu’un qui a sincèrement l’intention de faire le pèlerinage mais meurt avant d’y parvenir est considéré comme un pèlerin accompli », a-t-il déclaré.
Les autorités religieuses exhortent les croyants à garder patience et foi. L’imam Fadiga appelle à tourner la page avec dignité, tout en restant vigilant.
« Une fois que les listes officielles sont closes, il faut accepter la réalité et se préparer pour la prochaine édition. Mais nous demandons aussi aux autorités de faire le nécessaire pour que de tels cas ne se reproduisent plus », a-t-il lancé.
Lamine Camara