Alors que la Guinée a misé sur les compteurs prépayés pour rationaliser la consommation d’électricité, cette réforme censée améliorer la gestion de l’énergie se heurte à de sérieuses difficultés sur le terrain. À Conakry, dans le quartier Foulamadina (commune de Sonfonia), des citoyens ont frôlé de justesse un drame électrique dû à la défectuosité de leurs installations.
Parmi eux, Abdourahamane Diallo, citoyen, raconte son calvaire. Confronté à des coupures répétées de courant, il découvre avec l’aide d’un électricien que le disjoncteur intégré à son compteur est gravement endommagé.
« Le technicien a constaté des brûlures dans le coffret, des câbles complètement carbonisés. C’est là que j’ai contacté le service client d’EDG », explique-t-il.
Mais après avoir signalé le problème à l’agence d’EDG, l’espoir d’une intervention rapide s’effondre.
« Une dame m’a promis qu’une équipe allait passer. J’ai attendu trois jours. Personne n’est venu. Jusqu’à maintenant, aucun agent ne s’est présenté », déplore-t-il.
Face à l’urgence, le citoyen décide alors de prendre les choses en main.
« J’ai dû acheter moi-même un nouveau disjoncteur. Je ne sais pas ce qui aurait pu arriver si cela n’avait pas été détecté à temps. J’ai eu de la chance », a-t-il affirmé.
Cette situation met en lumière un problème majeur : le manque de réactivité des services techniques d’EDG, souvent injoignables.
Sollicitée par notre rédaction, la cellule communication d’EDG, par la voix d’Aïssata Kaba, a botté en touche, se contentant de recommander.
« En cas de problème, il faut appeler le service client ou se rendre dans une agence », a-t-elle coupé court.
Une réponse laconique, loin de rassurer les citoyens confrontés à des incidents potentiellement dangereux.
Ainsi, la question reste posée : à quoi servent les réformes si le service de base n’est ni réactif, ni fiable ?
C’est normal de dénoncer la réticence des populations vis à vis des compteurs prépayés, mais il est également légitime de rappeler à EDG l’impérieuse nécessité d’assister les citoyens afin d’éviter des drames.
La rédaction